Seulement, pendant tout ce temps je ne pouvais pas nier qu’une seule d’entre elle avait toujours attiré mon attention. La chouchoute de la fée noire, celle que personne ne pouvait approcher. Le jour où j’avais pris mon courage à deux mains je m’étais introduit dans son cercle d’intimité quand elle lisait son livre. J’avais tout mis en œuvre pour la séduire mais grand dieu je n’avais pas réussi. Elle avait résisté à toutes mes manigances ! Aucune autre n’avait fait cela. C’est sans doute ce qui m’avait le plus plu chez elle en plus de sa beauté saisissante. Les jours passèrent et je ne me lassais pas de sa compagnie, seulement la fée noire commençait à trop avoir l’œil sur moi. Le jour où elle me menaça de manière non équivoque si je poursuivais la quête du cœur de Raiponce. Aussi, pour sauver mes fesses sans être obligée de me séparer du nouveau rayon de soleil qui brillait dans ma vie, je l’avais invité à me suivre en dehors du monde qui nous avait vu grandir.
Dans notre fuite (où j’avais failli perdre la vie et rendre des milliers de femmes malheureuses) nous arrivâmes sur les terres de Vérone. Une terre où deux familles régnaient et se faisaient la guerre. Alors que je trouvais un travail en temps qu’écuyer des Montaigu, Raiponce se trouvait quant à elle employée pour le compte des Capulet au rang de dame de compagnie.
Je continuais à voire Raiponce, pas aussi souvent que je le voulais, mais nous étions tous deux bien occupés sans compter que nos employeurs ne pouvaient pas se voir, même en peinture. Aussi j’étais contraint de réfléchir aux excuses que je donnais pour aller la voir. Plus le temps passait et plus je m’attachais à Raiponce, mais de son côté ses sentiments ne semblaient pas être partagés. En ce qui me concerne, je restais un homme avec bien des faiblesses. Ma plus grande faiblesse étant les femmes, malgré mon attachement à la rouquine, je ne pouvais m’empêcher de consommer les femmes. En réalité je ne voyais pas le mal à ça jusqu’à ce que la douce Raiponce me prenne en flagrant délit. Pour la première fois de ma vie, je n’avais pas pu honorer une femme comme il le fallait. Plutôt que de finir ce que j’avais commencé j’avais couru après la sulfureuse rouquine pour essayer de justifier mon acte, mais elle avait uniquement su m’hurler dessus. Ce jour-là j’avais vraiment cru que je la perdais. C’est aussi à partir de là que je cessais de jouer des femmes et de les consommer sans vergogne. J’avais essayé de me racheter. D’ailleurs j’ai réussi vu qu’elle a accepté de devenir ma femme, mais vous en saurez plus dans la suite de mon récit. Je disais donc que j’avais fait mon maximum pour la reconquérir et que j’avais réussi. Une fois de plus on nous mit des bâtons dans les roues et pire que tout Raiponce n’avait pas uniquement des cheveux qui s’illuminaient et soignaient toutes blessures, mais visiblement elle avait encore d’autres pouvoirs qui cette fois-ci étaient bien plus dangereux. Je crois que le point déterminant à notre départ de Vérone fut quand les Capulet enfermèrent Raiponce dans sa chambre pour l’empêcher de me voir. Ça en était trop, on devait partir et pour ce faire je m’étais rendue dans un royaume après avoir chevaucher plusieurs nuits sans m’arrêter. Les rumeurs disaient que dans un royaume où la folie régnée et gouvernée par ceux qu’on appelait le roi et la reine blanche, on cultivait des haricots magiques qui permettaient de voyager n’importe où. Dès que j’étais parvenue à leur subtiliser le fameux haricot magique et j’étais reparti auprès de Raiponce et nous partîmes dans un monde où nous n’aurions plus jamais à craindre la magie ou encore cette maudite ville de Vérone.