ANNE & LUCY DEPART DU REVENGE

ANNE

Nous avions tous le choix. Rester ici, ou partir. Neïlina m’avait proposé de la suivre, mais c’était hors de question. Je devais rester ici pour prévenir Silver, pour essayer de sauver les Sept Mers d’Ingrid, et aussi parce que je ressentais le besoin de retourner au refuge. Une force inconnue m’attirait là bas, je devais y retourner pour savoir ce qui m’y attendait. La volonté de rester dans ce monde était le mien, et je ne voulais pas obliger mon équipage à rester à mes côtés. Si certais pesaient qu’ils seraient plus heureux là bas, ou s’ils pensaient que quelqu’un les attendait dans cet autre monde, ils avaient tout à fait le droit de partir et de découvrir Storybrooke.

Je fus soulager de voir Killian près de moi. Lui aussi resterait ici. S’il aurait voulu partir, il en avait le droit. Comme tout le mode, il avait son libre arbitre et personne ne pouvait le contraindre à aller contre sa volonté. Je savais que lui aussi ressentais le besoin de retourner au refuge. Mais peut-être que quelque chose de meilleur se présentait pour lui ailleurs. Quoi qu’il en soit, son choix était déjà fait. Avant que le portail vers l’autre monde ne se referme, je m’adressais au mon équipage pour leur donner la possibilité de filer ou continuer à voguer sur les mers.

- Et même si vous partez, vous serez toujours les bienvenus ici. Vous y aurez toujours votre place et j’ai été ravie de prendre les mers avec vous.

LUCY

Le choix était herculéen pour moi. Rester à naviguer dans les sept mers avec Anne et les autres membres du Revenge ou partir avec ses inconnus qui venaient de Storybrooke. Depuis que j’avais appris le nom de l’endroit d’où ils venaient j’étais intriguée. Durnik, cet homme qui avait hanté un de mes rêves m’avaient également dit venir de là-bas. Cela signifiait-il que je devais y aller ? Était-il réel et non issu de mon imagination ? Dès que je me posais cette question une voix féminine inconnue me soufflait qu’il était bien réel et que je devais aller dans cette bourgade. Je savais que c’était les mots d’une défunte, mais contrairement aux autres esprits cette vois ne me mettait pas mal à l’aise, elle ne me donnait aucun frisson. Elle n’apportait pas la moindre crainte. Les habitants de cette ville avaient déjà traversé le portail, Anne quant à elle nous rassurait sur notre liberté à partir ou non et je sentais un sanglot bloquer ma gorge. J’étais à ses côtés à sa droite, Killian à sa gauche. Posant ma main sur son poignet je lâchais avec une voix tremblante :

« Quelque chose me pousse vers cette ville, mais je ne veux pas te laisser Anne »

ANNE

Partir ou rester ? Rester ou partir ? Nous étions tous libres de faire nos choix, et ce n'était pas parce que j'étais capitaine que j'allais interdire à mes matelots de choisir leur propre voie. J'avais choisi ce rester, et nul n'était dans l'obligation de me suivre. Ingrid avait peut-être perdu la bataille, mais elle ne renoncerait pas à la guerre, elle ferait sans doute tout ce qui était en ce pouvoir pour prendre les Sept Mers. Il était donc dangereux de continuer à voguer ici. Si certains n'avaient pas le courage de continuer la piraterie dans ce monde, ils pouvaient partir. Mais si un jour, les vents les ramenaient de nouveau vers moi, je les reprendrais sur le Revenge sans rancune et sans regret.

Près de Killian, je m'apprêtais à partir avec lui et Lucy. Mais cette dernière m'attrapa le poignet. Mes yeux se posèrent sur elle, l'interrogeant du regard, elle expliqua que quelque chose la poussait à aller à "Storybrooke", mais elle n'avait pas le coeur à me laisser. Un sourire bienveillant (et peut-être même maternel ?), se dessina sur mes lèvres.

- Si quelque chose te pousser à explorer cette ville, vas-y. Tu regretteras de ne pas y être aller, de ne pas avoir cherché à comprendre ce qui t'attirait là bas. Comme je te l'ai dit, vous serez toujours les bienvenus sur mon navire... Et je ne doute pas qu'une demoiselle aussi intelligente que toi ne puisse pas trouver une solution pour voyager entre les mondes.

Elle était une jeune femme pleine de ressources. Et peut-être que ses fantômes seraient enclins à l'aider à trouver comment se déplacer entre les différents univers. J'enlevais aussi l'un de mes bracelets - l'un de deux que je ne retirais jamais - pour le donner à Lucy.

- Avec ça, un sorcier devrait pouvoir lancer un sort de localisation pour que tu puisses me retrouver si besoin. Ne t'en fais donc pas pour moi, et profite de ta vie. Prends un nouveau départ là bas si c'est possible. Tu mérites d'oublier tous tes malheurs, de commencer une nouvelle vie. Tu as le droit d'être heureuse. Tu as le droit au bonheur.

LUCY

Je ne savais pas d’où ce murmure féminin me venait. Je ne l’avais jamais entendu. Je ne ressentais même pas sa présence autour de nous. Ce n’était pas un fantôme. Était-ce mon imagination ? Je n’en savais rien mais je n’arrivais pas à la faire taire. C’était complètement impossible, ça ne marchait pas comme avec les esprits. Je voyais une pointe de tristesse apparaitre dans les grands yeux de la capitaine, avant qu’elle ne me pousse à y aller avec une tendresse purement maternelle. Perdant une larme pour la première fois depuis trente ans je serais mes lèvres l’une contre l’autre.

« C’est certain que je te retrouverais Anne j’en ai fait le sermon ! »

La capitaine défaisait un de ses bracelets dont elle ne se séparait jamais et pour cause, ils appartenaient à son ancienne vie. Je savais qu’ils avaient une forte valeur sentimentale pour elle. Fronçant les sourcils je demandais :

« Es-tu sûr ? Je sais qu’il compte beaucoup pour toi ? »

Retirant à mon tour un collier que ma mère m’avait donné en héritage, je lui mettais dans la paume de sa main.

« Si un jour tu as besoin de moi, utilise-le, pense à moi et les esprits qui nous entourent et qui t’entoure viendront me chercher et je viendrais à toi. »

Je pensais notamment à son fils, avec les années, il revenait. On n’avait jamais pu communiquer correctement tous les deux à cause de son bas âge, mais il arrivait quand sa mère en avait besoin. Ma mère aussi parfois se mêlaient de nos affaires. Elle aimait bien Anne. Certainement, parce qu’elle m’avait accueilli et pris sous son aile pendant toutes ses années, sans jamais rien demander en échange Ma mère nous aiderait j’en étais sûr.

ANNE

Le portail n'allait sans doute pas tarder à se refermer. Lucy ne pouvait pas laisser sa chance de partir à la découverte de cette ville qui semblait l'attirer d'une façon surnaturelle. J'essayais de lui faire comprendre que si ça se passait mal, elle pourrait toujours revenir sur le Revenge, elle y serait toujours la bienvenue. Elle promit tout de même de me retrouver.

- Retrouve-moi seulement si c'est nécessaire. Si tu es heureuse là bas, restes-y... Je veux que tu sois heureuse, que ça soit ici ou à Storybrooke.

Mais dans le cas où elle aurait besoin de me retrouver, je lui laissais un objet qui m'appartenait, ainsi, elle pourrait demander un sort de localisation à un sorcier ou une sorcière.

- J'en suis sûre. J'ai gardé beaucoup de bijou de cette vie là. Je portais celui là seulement parce que la couleur me plaisait bien. Je suis sûre qu'il t'irait très bien si tu veux le porter aussi. Dis-je en souriant.

Je tenais à ce bracelet, mais j'étais contente de pouvoir le lui donner. J'étais sûre qu'elle en prendrait soin et qu'elle en ferait bonne usage.

- Merci... Je ferais appel à toi si nécessaire. Mais pense à toi avant de penser à moi. Tu mérites de trouver ta voie, et de commencer une nouvelle vie.

Prenant le collier, je glissais le collier dans la poche intérieure de mon manteau, me promettant de l'enfiler autour de mon cou dès que j'en aurais l'occasion.

- Surtout prends soin de toi. Reste telle que tu es. Tu es une demoiselle plus courageuse et plus forte que ce tu ne crois. Je suis persuadée que tu atteindras tous tes objectifs et que tu comprendras qui tu es... Reste tout de même prudente et n'hésite pas à te défendre si nécessaire. Personne n'a le droit de te faire du mal.

LUCY

J’étais terrifiée. J’aurais préféré qu’elle suive cette blonde qu’elle avait appelé « sa sœur ». Si Anne avait été avec moi ça aurait été tellement plus simple. J’aurais moins eu peur de ce qui pouvait nous arriver autant à elle qu’à moi. Elle m’offrait le choix de partir. Depuis qu’elle savait qu’une partie de moi souhaitait m’en aller, elle me poussait presque dehors. Elle voulait que je sois heureuse, et ça me touchait profondément, mais comment être heureuse si je perdais tous mes repères. L’océan avait été ma maison pendant tellement d’année, je n’étais même pas sûre de pouvoir m’habituer à vivre en communauté. Elle m’offrait un de ses bracelets pour me permettre de la retrouver si le besoin s’en faisait sentir et je l’accrochais autour de mon poignet lorsqu’elle me confirma qu’elle était sûre de son choix.

« Merci Anne »

En échange je lui donnais le collier de ma mère, je lui donnais les instructions pour user de ce bijou. Il était béni des sorcières de Salem, même si je n’appartenais plus à cette communauté je savais que ça marcherait si elle m’appelait.

« Je te dois tout Anne, quoi qu’il se passe si un jour tu es dans une impasse appelle moi. »

Je sentais des larmes inonder mes yeux. Ma gorge se serrait et je sentais à magie du portail s’amoindrir un peu plus à chaque seconde.

« Ne t’en fais pas, je reste la sauvageonne que tu as sauvé. Prend soin de toi, Killian je compte sur toi pour la garder à l’abri. Prenez soin de vous. »

Déposant un baiser sur la joue d’Anne je lui desserrais la main et sautais dans le portail avant qu’il ne se referme. Seul l’avenir me dirait si j’avais fait une bêtise ou non.

ANNE

- Avec plaisir, Lucy. Répondis-je avec un sourire.

Ce n’était pas le fait de me séparer de mon bracelet qui me faisait le plus de peine. C’était le fait de me séparer de Lucy. Mais qui étais-je pour la tenir prisonnière sur mon navire ? Elle était une excellente amie, et parce que je l’appréciais profondément, je devais la laisser prendre son envol. Elle voulait aller à Storybrooke. Peut-être que là bas, elle trouverait les réponses à ses questions, c’était pour cette raison que je la poussais à y aller. Elle risquait de regretter de ne pas avoir saisi sa chance, et au finale de m’en vouloir pour ne pas l’avoir encouragée. Et comme je le lui avais dit, elle serait toujours la bienvenue sur le Revenge si besoin.

- Tu ne me dois rien… Tu t’en es sortie parc que tu as bien voulu saisir la main que je te tendais. Tu ne dois ta réussite qu’à toi-même. Je t’ai un peu aidée, mais c’est toi qui a tout fait pour te relever. Je te promets que si j’en ai besoin, je ferai appel à toi.

Les larmes qui montaient aux yeux de Lucy me touchaient… C’était aussi difficile pour elle que pour moi, mais je la savais forte, et j’étais persuadée que tout se passerait bien pour elle.

- Fais attention à toi aussi, ma petite sauvageonne… Répliquai-je la gorge serrée.

Je la regardais sauter dans ce portail avant de me tourner vers Killian pour monter sur le dos de ce requin et retourner auprès de l’équipage qui me restait. Seuls quelques matelots étaient partis, la plus part préférait rester dans le confort de ce qu’ils connaissaient et étaient plutôt heureux de la vie qu’ils menaient. Nous partions pour de nouvelles aventures.