REALITE ALTERNATIVE

Morgane avait fini par me choisir. Elle avait fait en sorte de me retenir et j'avais tourné le dos au Graal et à mon roi Arthur. Malgré tout ce que je pensais je ne pouvais pas m'empêcher de la suivre. Après tout, elle avait fini par faire son choix et puis je lui avais promis de la protéger et je ne voulais surtout pas la perdre.

Alors quand elle était en train d'accoucher de l'enfant d'un autre homme que moi, je me mettais en sentinelle pour la protéger. Je ne voulais surtout pas que quelque chose se passe mal. C'était étrange. C'était la première fois que je ressentais de l'amour pour quelqu'un et pour la première fois depuis que j'étais un dieu déchu je ne voulais pas redevenir Arès.

Quant elle eut accouché de l'enfant, je faisais en sorte de les mettre à l'abri de tout danger. Je m'étais tout de suite attaché à Mordred. Dès que je l'avais vu je l'avais considéré comme mon fils. J'avais regardé aussi Morgane avec tout l'amour que je pouvais lui porter.

Dans un commun accord, on se séparait afin qu'elle trouve un endroit pour nous cacher et moi je faisais en sorte de mettre sur de mauvaises pistes les soldats d'Arthur. J'avais abandonné mon roi, j'avais abandonné ma quête. Je me fichais bien mal de récupérer mon honneur de dieu.

Une fois tout en place et les soldats loin de nous je rejoignais ma femme – ce qui était assez étrange à dire d'ailleurs et notre enfant. Quand je rentrais dans la demeure, je vis Morgane endormie et le petit Mordred également. Je me mettais dans un coin de la maison en ne faisant pas de bruit. Je les observais et je ne me levais que lorsque je vis Morgane se réveiller.

« Bonjour mon bel amour. »

Je lui souriais avant de retirer mon épée et de la poser dans un coin de la maison. Je retirais également mon armure et ma cotte de maille. Je regardais tendrement mon amour et son non notre fils. Je m'approchais d'eux deux et je prenais la main de Morgane pour l'embrasser tendrement.

« J'ai amené de quoi nous restaurer un peu. »

Je lui montrais un sac de victuailles puis je m'asseyais à côté d'elle sur le sol parce que je ne voulais surtout pas réveiller Mordred.

Elle me complimenta quand je lui dis que j'étais parfait. Elle avait tord. Je n'étais pas parfait mais ça me plaisait qu'elle le croit. Je la regardais mettre Mordred dans son berceau. Ils seraient tous les deux en sécurité tant que je serais avec eux c'était certain.

« Tu ne diras plus ça dans quelques temps. »

Je riais doucement avant de m'installer avec elle dans le hamac. Je passais mon bras autour de sa taille et je la calais contre mon torse. Je laissais glisser mes doigts sur ses avants-bras tout en l'écoutant me demander si j'avais réussi à me débarrasser des gardes d'Arthur. Si ça n'avait pas été le cas malheureusement je ne serais pas là avec elle.

« J'ai réussi à les détourner de ma route et à les mettre sur de fausses pistes. »

Elle ne devait pas s'inquiéter j'avais tout fait pour que Arthur ne nous retrouve pas. De toutes les façons s'il arrivait à nous retrouver je n'hésiterai pas à le tuer... Tiens.. C'était étrange. Tuer pour sauver quelqu'un que j'aime. C'était bien la première fois que je faisais cela. Je déposais un baiser sur sa joue avant de la serrer un peu plus dans mes bras.

« Tu veux rester dans le royaume de Camelot ? »

Nous pouvions partir loin d'ici et peut être même retrouver chez les terres antiques. Quelque chose en moi me disait que je n'avais plus à avoir peur de retourner à l'Olympe. J'avais en quelque sorte compris que j'avais retrouvé ma place de dieu sans pour autant pour le moment arriver à l'admettre. Je me complaisais à croire que pour le moment j'étais toujours maudit même si ce n'était plus le cas.

Morgane avait visiblement pensé à beaucoup de choses et notamment à mettre Arthur sur une mauvaise piste concernant Excalibur. C’était une bonne idée mais bien sur elle était trop dangereuse à mon sens.

« Non je ne veux pas que tu prennes de risques. C’est à moi de vous protéger. Toi tu dois rester auprès de notre fils. »

Mordred avait besoin d’elle plus que n’importe qui d’autre dans ce monde. Je ne pouvais pas lui demander de faire cela. J’embrassais sa tempe avec tendresse.

« Et puis je sens que je suis en train de redevenir moi-même… »

Morgane ne savait pas grand-chose de mon passé. Elle ne savait pas que j’étais un dieu déchu et encore mois le dieu de la guerre. Je me demandais comment elle allait le prendre. Je ne savais pas si elle l’accepterait et me retrouver rabrouer par elle me rendrait encore plus noir… non elle m’accepterait comme je l’avais accepté elle.

« Les terres antiques. C’est de là que je viens. Je saurais comment nous protéger là-bas. »

Le mont Olympe était l’endroit le plus sur au monde. Je le connaissais par cœur et maintenant qu’il me semblait avoir compris la leçon de mon père, je pouvais retourner là-bas en tant que nouveau dieu. Bien sur la guerre avait toujours une part importante dans ma vie mais je ne la ferai plus pour mon bon plaisir. Je la ferai quand il n’y aurait aucune autre solution. Je caressais les avant-bras de ma belle promise. Je me sentais à nouveau vivant avec elle. Cependant sa demande me surprit. Je ne voulais pas qu’elle change d’apparence. Elle me plaisait comme cela.

« Tu n’as pas besoin de te cacher. Personne ne te jugera dans ma famille. »

Les Dieux grecs n’étaient pas tous à mon image. Il y avait des faunes, des nymphes… Et même au niveau dieu je pensais notamment à mon oncle Hadès qui avait des flammes à la place des cheveux ou à mon autre oncle Poséidon qui pouvait se transformer en poisson – bien qu’il n’aimait pas que je dise cela. Le pire de touts était mon frère Héphaïstos qui lui avait une apparence horrible. Elle aurait sa place là-bas sur le mont Olympe avec moi. Encore faudrait-il qu’elle m’accepte comme j’étais. Je posais mon regard sur elle puis je la faisais se tourner vers moi pour sceller mes lèvres aux siennes. A chaque fois que je faisais cela je sentais une partie de mon âme de Dieu renaitre. Le Graal ce n’était pas un objet c’était juste elle au fond.

Morgane insistait sur le fait qu’elle pouvait éloigner Arthur. Même si je ne doutais pas de ses capacités, je ne voulais pas prendre de risque. C’était bien trop dangereux à mon goût.
 
« Oui mais il pourrait peut-être te reconnaître et je ne veux pas prendre le risque. »
 
Il était hors de question qu’elle prenne des risques inutiles. Il y avait d’autres moyens d’éloigner Arthur de nous. Aller vivre sur les terres sacrées par exemple. Si Morgane n’arrivait pas à suivre le fil de mes pensées c’était parce que je ne lui disais pas tout.
 
« Ce n’est rien. »
 
Je ne voulais pas en parler. Pour le moment, je voulais profiter de ses bras et du réconfort qu’elle pouvait m’apporter. J’avais eu plusieurs femmes dans ma vie, plus que je ne pourrais jamais l’avouer mais jamais je ne m’étais senti aussi bien. Je lui parlais de mes terres sans lui préciser qu’elles étaient miennes.
 
« Si… Et ce sont sûrement les plus sacrées de toutes. »
 
Oh oui elles étaient sacrées et on ne pouvait pas y faire ce qu'on voulait ou du moins il fallait suivre la loi de papa Zeus sinon on se faisait gronder comme ça avait été le cas pour moi. Enfin, elle me demanda qui j'étais vraiment pour parler ainsi. L’appréhension monta plus en moi encore parce que je ne savais vraiment pas comment elle pouvait réagir à la nouvelle. J’avais toujours été le gentil chevalier protecteur et serviable alors qu’au fond je n’étais pas que cet homme. J’étais avant tout un guerrier qui avait parfois vraiment soif de sang et de combat.
 
« Arès, dieu de la guerre des terres antiques. »
 
Le couperet était tombé. Des têtes allaient peut être tombés mais dans tous les cas je ne lui cachais plus rien du tout. Elle savait maintenant tout ce qu'il y avait à savoir sur moi. Je pouvais autant la perdre que la gagner pour toujours. C'était étonnant.

Je venais de lâcher une bombe. Je venais d'avouer à la femme que j'aimais que j'étais le dieu de la guerre. Ce n'était pas quelque chose de facile à avouer. Je me demandais comment elle allait réagir. A vrai dire, je me demandais si elle n'allait pas tout simplement me mettre dehors. J'aurai fait cela. Si on m'avait menti pendant des années. J'aurai réagi comme cela. Pourtant j'avais l'impression que Morgane n'était pas une femme comme ça. Elle voudrait comprendre... Et je ne m'étais pas trompé. Elle demandait comme ça se faisait. Je prenais une grande inspiration.

« Mon père trouvait que je provoquais trop de guerre et j'ai eu le malheur de m'en prendre à ma sœur sa petite chouchoute. J'ai aidé les troyens à s'en sortir ou du moins jusqu'à ce que mon père m'en empêche. Il m'a fait un procès et m'a banni avec pour objectif trouver le graal... »

Je lui faisais la version courte. Je n'aimais pas parler de ma déchéance. C'était tellement humiliant au fond d'avoir était banni des terres saintes pour un monde où je n'étais que le pion d'un roi. C'était pire que tout ce que j'avais connu et pourtant j'en avais connu des déchéances. Même Elios qui nous avait exposé en plein ébats aux yeux de tous Aphrodite et moi était moindre à côté de la cruauté dont avant fait preuve Zeus à mon égard.

« Je pense que c'était une métaphore. Mon père voulait juste que je comprenne que la guerre n'était pas forcément toujours la bonne solution. »

Oui c'était sûrement pour cela qu'il m'avait envoyé ici. Pourtant je ne pouvais pas m'empêcher de lui en vouloir. J'avais une certaine rancune. Il aurait pu me retirer mes pouvoirs sans m'envoyer ailleurs.

« Je ne sais pas si j'aurai mes pouvoirs en y retournant mais au moins nous serons en sécurité là-bas. »

Mon père ne nous empêcherait pas de revenir vivre sur les terres anciennes. Au contraire. Peut être même qu'il serait fier de moi pour une fois. Je plongeais mon regard dans le sien puis je caressais son visage du bout de mes doigts. J'avais tellement peur tout à coup. J'avais tellement peur de la perdre et cette peur était viscérale.

Je souriais à celle qui allait partager ma vie jusqu'à la nuit des temps. Elle était vive d'esprit. Elle comprenait rapidement pourquoi j'étais en colère après mon père. Enfin, elle ne savait pas que je lui en voulais à mort. Il faudrait que j'aille voir mon oncle Hadès à mon retour sur l'Olympe afin de lui proposer une petite alliance. Bon ça c'était une autre histoire...

« C'est mon rôle en effet mais mon père devait trouver que je le jouais trop bien peut être. »

Je riais doucement avant de déposer un baiser sur sa tempe. Elle semblait perplexe par ma pensée. Pourtant j'étais certaine qu'elle était mon Graal. Il n'y avait pas d'autres explications. Mon père m'avait dit que je retrouverais mes pouvoirs quand j'aurai trouvé mon graal... C'était ce qui était en train d'arriver.

« Je n'aurai pas supporter de ne pas te rencontrer. »

Morgane était tellement parfaite pour moi. Elle avait un côté lumineux et noir en elle. Elle était celle qui pourrait me contenir ou me faire grandir. Elle était celle qui pourrait m'élever au-dessus de tous les autres dieux. J'étais certain qu'elle arriverait à me rendre plus grand et encore plus si nous rejoignons mes terres. Je fus surpris quand elle me donna mon accord.

« Tu es sûre ? »

C'était important pour moi qu'elle soit réellement d'accord et qu'elle ne fasse pas cela que pour me faire plaisir. Bien sur j'étais tout sourire. Me dire que je pouvais retourner sur l'Olympe et que de ce fait je pourrai montrer à mon père qu'il avait eu tord à mon égard était extrêmement plaisant bien au-delà de ce que je pouvais d'écrire. Mordred ne tarda pas à se réveiller et Morgane le fit léviter jusqu'à nous. Elle le prit dans ses bras et j'enroulais immédiatement les miens autour d'elle et de notre fils.

« Il sera en sécurité là-bas. Il sera aimé des dieux et si quelqu'un s'en prend à lui ou même à toi il en subira mon gourrou. »

Peut-être qu'au final Zeus n'avait pas bien fait. Il m'avait rendu encore plus fort en m'offrant l'amour véritable. La noirceur de mon cœur se faisait plus présente dès maintenant. Je ne souffrirais pas qu'on puisse leur faire du mal. Jamais.

Je l’écoutais déclamer que mon père était stupide. Je riais légèrement. Elle avait surement raison. Mon père était stupide mais parfois il avait aussi des raisons que nous ne pouvions pas comprendre. Par exemple, je n’avais pas compris le but de son bannissement mais maintenant que je retrouvais mes pouvoirs je comprenais. Un homme ne peut se débrouiller seul.

« Il a ses raisons et ses humeurs aussi. »

Je souriais à celle qui deviendrait mon épouse. Je l’avais su dès le premier regard. J’avais tout de suis ressenti de l’amour pour elle mais par égard pour mon roi je n’avais rien tenter. Que d’années perdues ! Cependant je ne comptais plus en laisser filer une seule.

« Je t’aime aussi Morgane. »

Je lui souriais puis je sortais de la poche de mon pantalon une bague toute simple. Je l’avais faite forgée à l’aide d’une de mes propres clés de maison. Je la lui passais autour du doigt et je lui souriais sans dire un mot. Elle savait ce que cela signifiait et puis de toutes les façons je voulais attendre l’Olympe pour lui faire ma réelle demande. Elle me confia ses inquiétudes que je partageais en partie.

« Et alors ? Ce qui est normal pour toi peut être anormal pour d’autres personnes. Je t’aime et n’est-ce pas ce qui compte le plus ? »

Je lui soulevais le menton pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Mordred était toujours dans le coin et je ne voulais surtout pas risquer de le réveiller.

Elle semblait retrouver son sourire comme si ce que je lui disais la rassurer. J’essayais de me faire rassurant. Pour elle je briserai des montagnes et maintenant qu’elle était mienne je ne comptais pas la laisser tomber.

« Exactement. Tant que je t’ai à mes côtés je serai le plus fort des hommes. »

Je lui souriais. J’étais vraiment le plus heureux des hommes avec elle.

« Je pense que le plus simple sera de passer dans les enfers… Dans le royaume de mon oncle, Hadès. »

Hadès, le dieu des Enfers. La meilleure partie du monde à mon sens. Je n’avais jamais compris pourquoi mon oncle avait voulu prendre la place de mon père mais bon les histoires de famille, il ne faut pas toujours s’en mêler.

« Ce ne sera pas aisé. »

C’était un chemin compliqué surtout si on passait par les enfers. Ce n’était pas l’endroit le plus joyeux et le plus safe du monde mais bon mon oncle m’appréciait je savais que je pourrai atteindre l’Olympe si je passais par là.

« Mais je vous protégerais. Toi et notre fils. »

C’était une promesse que je lui faisais et elle savait que je tenais toujours mes promesses surtout celles que je lui faisais. Je me penchais vers elle pour l’embrasser tendrement. Je n’arrivais pas à croire à ma chance. J’avais enfin trouver mon Graal.

« Nous nous mettrons en route dès que tu le voudras. »

Je connaissais la région. J’avais déjà trouvé des passages pour le monde de mon oncle mais je n’avais jamais pu les franchir avant. Cependant maintenant je sentais que je pourrai. Il n’y avait plus qu’à tester.

Je riais à sa question.

« C’est plutôt à moi de me poser cette question Morgane. »

J’avais de la chance de l’avoir. C’était elle mon Graal. Je le comprenais maintenant.

« Mettons nous en route alors. »

Je me levais pour rassembler nos affaires. Je ne prenais que le strict nécessaire. Il n’y avait pas besoin de nous encombrer. Tout ce dont nous aurions besoin serait sur l’Olympe de toutes les façons.

« Méconnaissable en effet. »

Je ne savais pas si elle me plaisait plus en tant que Maléfique ou comme ça. Non en fait je le savais. Je l’aimais telle qu’elle était c’était tout. Je lui souriais et je lui tendais ma main.

« Tu es prête ? »

Le voyage allait être long et rude surtout avec un enfant mais j’avais confiance en nous et puis j’avais un nouvel espoir au fond de mon cœur. Le retour des mes pouvoirs. Avec ceux de Morgane nous serions invincible. Je pourrai rendre la monnaie de sa pièce à mon père.

Nous marchions depuis des heures jusqu’à finir par arriver à la porte des enfers. Je prenais la main de Morgane.

« Allons y. »

Il était temps de tourner le dos à cette vie et d’écrire une nouvelle page à deux.

Après quelques jours de voyage, je pus enfin offrir à Morgane ce que j’avais toujours voulu. Nous étions de retour chez moi.

« Bienvenue chez nous. »

Je souriais et je montrais au loin la Grèce à ma bien-aimée. Nous n’étions pas encore dans l’olympe mais nous pouvions le voir au loin. Cette montagne que tout mortel convoité sans même savoir que les dieux eux-mêmes souhaitaient la fuir.

Alors que nous marchions tranquillement tous les trois sur les chemins puis je remarquais un mendiant. Si je ne connaissais pas les entourloupes de mon père, je ne l’aurais jamais reconnu mais fort heureusement pour nous je le reconnus immédiatement.

« Père… »

Je baissais la tête en signe de respect devant mon père. Je ne pensais pas qu’il aurait retrouvé ma trace aussi rapidement. Je me pensais libre mais ce n’était pas forcément le cas et je m’en rendais compte que tardivement. Je me tournais vers celle qui m’avait suivi durant ce voyage.

« Je vous présente Morgane, ma promise. »

Je prenais la main de Morgane et je l’embrassais tendrement avant de me placer juste un peu devant elle afin de pouvoir m’interposer si mon père faisait des siennes ce qui était probable. J’entendis alors Mordred chouiner et je me tournais afin de poser ma main sur son front duveteux tel le ferait un père.

Mon père était le roi des dieux mais il pouvait être aussi le roi des connards et en l’occurrence c’était le cas ici. Cela ne faisait même pas une heure qu’il connaissait Morgane qu’il était déjà en train de l’insulter. Machinalement je mis ma main sur le pommeau de mon épée mais je ne la retirai pas. Mon père s’avait qu’il n’avait pas de chance face à moi à l’épée et puis je ne cherchais pas vraiment à me battre. Cependant la colère s’était éprise de mon cœur et je répondais avec une respiration sifflante à mon père.

« Cette « hybride » père n’est autre que ma fiancée. »

Je fronçais les sourcils avant de voir apparaitre une femme. J’inclinais machinalement la tête.

« Madame. »

Puis j’écoutais la conversation entre mon père et la soit disante mère de Morgane. Je fronçais les sourcils essayant de sonder le regard de ma bien aimée avant de lui dire le plus simplement du monde.

« Viens Morgane on va aller se trouver un endroit où passer la nuit pour toi et notre fils. »

Je prenais la main de ma promise pour lui faire un baise main avant de ramasser nos affaires. Nous étions pas si loin que cela de Thèbes et nous pourrions trouver une auberge afin de nous y installer pour la nuit. Nous aurions tout le temps pour dormir à l’Olympe plus tard.

« Ton fils ? »
« Oui père mon fils, Mordred. »

Je voyais mon père froncer les sourcils. Il ne s’était pas attendu à cela et à vrai dire je m’en fichais royalement. Je voulais prendre Morgane pour femme et je voulais donc prendre son fils pour fils. Pour moi il n’y avait pas de différence. Je soutenais le regard de mon père le défiant de dire quoi que se soit. Il était hors de question qu’il me sépare d’eux. Je le tuerais s’il tentait quoi que se soit.

C’était étrange. Cette situation ne me plaisait pas vraiment mais j’avais promis de protéger Morgane quoi qu’il advienne. Je finis par prendre Mordred dans mes bras et je le consolais tranquillement. Cela me permettait de réfléchir à la proposition de la jeune femme. Devions nous accepter cela ? Je connaissais l’Olympe mais pas l’endroit où elle voulait qu’on se rende mais elle nous offrait une hospitlité de mon père ne désiriait visiblement pas offrir. Donc.

« Je vous remercie Ma Dame. Nous vous suivons. »

Je souriais à Morgane avant d’incliner légèrement la tête devant Nyx. Elle était la mère de Morgane et elle avait parlé d’une prophétie dont je voulais plus de détails. On ne gagnait pas face à une prophétie aussi simplement. Il y avait toujours des moyens dérivés pour qu’elle se réalise et je voulais avoir un maximum de cartes en mains. Mon père soupira et me regarda. C’était la première fois que je pouvais lire de la peine dans son regard me concernant.

« Tu peux rentrer sur l’Olympe. Quand tu t’en sentiras capable. »

J’acquieçais. Je comprenais le sous-entendu. C’était comme s’il venait de me dire qu’il m’aimait sans me le dire vraiment bien entendu.

« Merci Père. Mais pour le moment c’est elle qui compte. »

Et je voulais qu’elle puisse en apprendre plus sur ses origines. Je prenais la main de celle qui allait devenir mon épouse bientôt afin de suivre celle qui était visiblement ma belle-mère.