tu me manques

ROMEO

Elle me disait qu’elle avait souffert le martyr quand j’étais loin d’elle. Elle disait que je ne pouvais pas comprendre. Si je pouvais la comprendre. Je l’avais perdu quand j’étais parti au bagne. Je l’avais perdu aussi quand elle était chez les cygnes et encore plus quand je l’avais retrouvé. Elle n’était plus elle-même. Je savais exactement ce qu’elle avait vécu.

« Oh si je peux l’imaginer. Je t’ai perdu toi aussi… Moins longtemps certes mais c’était une véritable torture. »

Je lui caressais le visage tendrement et je riais quand elle me parla de ses aigles. Il ne fallait pas qu’elle rêve non plus. Ils n’allaient pas devenir mes meilleurs amis.

« Tu n’as pas rêvé mais je ne le redirais pas. »

Non je ne le redirais. Il y avait beaucoup de choses que je pouvais supporter pour ma femme tout comme il y avait beaucoup de chose que je n’arrivais plus à supporter. Enfin ses aigles je les aimais autant que je les détestais. Je ne pouvais pas expliquer pourquoi.

« C’est ici que nous avons « ressuscité » en quelque sorte. Quand nous sommes partis de notre monde que nous avons tout quitté. C’est ici que nous avons tout reconstruit… Mais c’est également ici que nous avons tout perdu. Notre fils, notre vie… Je ne savais pas si tu voudrais encore de moi si tu voudras qu’on recommence, qu’on continue ou si tu voulais tout arrêter. »

Wonderland était notre renaissance mais aussi notre mort à mon sens. J’avais vraiment eu peur de perdre mon épouse mais ce n’était pas le cas et du coup j’étais tout content. Je caressais la peau de ma femme mais je m’arrêtais dès que ses aigles arrivèrent. Je soupirais et je sentais la terre trembler sous ma frustration. Je détestais cela. Je détestais qu’ils s’incrustent dans notre vie. C’était ça que je leur reprochais et tout à coup je les aimais beaucoup moins. Je m’étais tourné quand je les avais vu et j’avais remonté le drap sur moi. Je n’aimais pas qu’ils viennent tout le temps comme ça. Je commençais à m’énerver un peu mais Juliette détourna mon esprit.

« Sinon ça donne du travail à tes mages… Et ils ne seront pas dans mes pattes comme ça. »

Les mages… Je ne pouvais plus me les voir. Je savais que ça me passerait mais pour le moment je n’avais qu’une seule envie quand je les voyais c’était de les tuer. Bien sur je ne cédais pas à mes pulsions mais je leur en voulais énormément et peut être même plus qu’à mon peuple. Le peuple lui était obligé de subir la politique des membres du conseil. De plus quelque chose me chagrinait. Quand j’avais commencé à parler de Megara aux mages ils avaient commencé par bafouiller.

« Tu sais où est mon bras droit ? »

Je trouvais ça étrange que Megara ne soit pas venu me voir depuis que j’étais rentré au palais. J’espérais que mon épouse ne prenne pas mal ma question mais je savais qu’elle pourrait me renseigner. Et puis je savais que nous n’avions pas de secret l’un pour l’autre. Je me penchais vers elle pour l’embrasser tendrement. Je voulais lui prouver par ce baiser que ce que je lui demandais n’était pas méchant mais juste que j’étais inquiet de ne pas la voir dans le château.

JULIETTE

Les mauvaises langues de Vérone pouvaient aller se rhabiller, songeais-je avec une légère amertume, parce que les amants maudits comme ils avaient aimé nous appeler ne s’était pas allié dans l’unique but de contrarier leur géniteur. Nous ne nous aimions pas par pur caprice.
Certes notre rencontre avait été provoqué par un caprice arrogant de Roméo, mais nous n’avions pas choisi de tomber amoureux. Il m’avait eu dès qu’il avait osé me provoquer en me répondant. Personne l’avait jamais fait avant lui, encore moins en se moquant de ma mauvaise foi. Malgré toutes les épreuves et nos séparations, nous finissions toujours par nous retrouver. Cette fois-ci était différente des précédentes, étais-ce parce que nous avions vieillis ? Je n’en savais rien mais ça m’allait très bien.

Un miracle n’arrivant pas seul, Romain confessa qu’il aimait mes animaux de compagnie, je n’avais pas relevé immédiatement étant donné qu’il avait détourné mon attention. Cependant, ce n’était pas entré dans une oreille de sourde. Riant avec lui quand je remettais le sujet de mes aigles sur le tapis, je m’esclaffais encore plus quand il m’affirma qu’il ne le redirait pas. L’embrassant chastement, je lui caressais le visage au niveau de sa barbe naissante. J’idolâtrais même sa mauvaise foi maintenant, certes il y aura forcément une fin au fait que même ses défauts je m’en délectais, mais pour l’heure s’était le cas il pouvait s’en réjouir.

Désireuse de comprendre de manière définitive le message qu’il m’avait fait passer par le biais de Regina, je le questionnais et ce dernier me répondait tout en caressant mon bras. Quand il évoqua la mort de Jules, je sentais mon cœur se serrer et je me mordais la lèvre en détournant le regard. Combien de temps allait-il me falloir pour réussir de parler de mon fils ? Je l’ignorais, mais comme à chacune de ses évocations je sentais la culpabilité et les ténèbres envahir mon esprit. Je n’avais pas su le protéger. Me forçant à rester avec Romain, je bloquais mes pensées pour reprendre le fil de ce qu’il disait. Secouant la tête, je souriais :

« Combien de temps mettras tu à comprendre que je suis incapable de te quitter ? T’es mon Montaigu, même quand tu m’exaspères ou que tu me mets hors de moi, je reviendrais toujours parce que je ne peux pas me passer de toi… Depuis le jour où tu t’es moqué de mon sarcasme à la fête de mes parents tu m’as eu ... »

Les aigles firent leur apparition en claquant leur bec contre la vitre de la chambre. Ils s’étonnèrent même de la voir fermé depuis plus de vingt-huit ans cette fenêtre était ouverte, mais ils allaient devoir s’y faire. Face à leur intrusion dans notre intimité je sentais la terre exprimer la frustration de Romain et je grimaçais légèrement en le sentant bouder. Congédiant rapidement mes amis je retenais un soupir et tentais de ramener la bonne humeur dans notre lui en caressant son épaule pour qu’il reprenne sa position, parler à son dos pouvait être une technique mais je préférais le faire en face à face. Aussi j’embrassais son épaule tout en caressant du bout des doigts son flanc gauche :

« Je leur expliquerais de ne plus faire ça mon amour, c’est promis. Ils ne pensaient pas faire quelques choses de mal. Quand je leur dirais que c’est mal et que je n’aime pas ça ils arrêteront. »

C’était le seul moyen pour qu’ils comprennent, faire trembler la terre ne les impressionnaient pas. Ils ne vivaient pas dessus. C’était des animaux sauvages, ils répondaient à une hiérarchie précise et dans cette hiérarchie j’étais la grande maitresse. Ils s’évertuaient à m’écouter tant qu’ils sentaient que j’étais digne de leur confiance. Ce n’était pas plus compliqué que ça.
Dans l’optique de le distraire, je soulevais le bordel que nous avions mis et soupirait en entendant sa remarque avant d’abandonner et de me laisser tomber dans les oreillers en ajoutant :

« Ce ne sont pas mes mages mais nos mages et ils ne seront pas dans tes pattes mais dans les miennes. »

J’avais compris monsieur était en colère après eux. Ça j’avais bien saisi et j’étais même quasiment sûr que cela avait un rapport direct avec le fait qu’ils avaient voulu me trouver un mari pour éviter de nouvelles guerres. J’aurais mieux fait de me taire le jour où j’y avais avoué ça. Ce dernier, se retourna pour me demander où était son bras droit. Megara, encore et toujours sa Megara. L’agacement montait en moi. J’étais épuisée et lui il me parlait de son bras droit. Il m’embrassa tendrement et je comprenais qu’il faisait ça pour éviter que je ne monte dans les tours. Je ne voulais pas parler de son bras droit sexy alors je tentais une feinte avec mon air candide :

« Bien sûr que je le sais »

Passe au-dessus de lui pour prendre sa main droite en main et déposer un baiser sur son biceps droit :

« Il est là »

Bon c’était petit. C’était vraiment petit, et avec un peu de chance ça le ferait sourire mais je ne m’en sortirais pas aussi facilement. J’allais devoir aborder le sujet de sa Meg d’amour. Même si en soit je ne savais pas grand-chose, j’avais pas envie de parler d’elle.

ROMEO

J’avais eu peur qu’elle ne revienne pas vers moi cette fois-ci. J’avais vraiment merdé même si c’était par omission. J’avais vraiment eu l’impression de ne pas pouvoir la rattraper et puis pour une fois j’avais besoin d’être rassuré. J’avais vraiment besoin de l’entendre me dire qu’elle m’aimait et qu’elle me pardonnait surtout. Je pensais avoir encore besoin de l’entendre plusieurs fois mais je savais que Juliette ne serait pas avare en paroles.

« J’aime t’entendre me le répéter encore et encore et encore mon amour. »

Je lui souriais puis j’embrassais son front avant de me rendre compte que les aigles étaient là. Encore. J’avais toujours détesté cela et d’un côté ça me blessait de me dire qu’ils avaient pu faire ce qu’ils voulaient pendant vingt huit années. Juliette ma rassura en me disant qu’elle allait leur parler.

« D’accord. »

De toutes les façons, Juliette faisait toujours ce qu’elle voulait avec ses animaux donc même si je boudais, je savais que sur cette histoire je n’aurai pas forcément le dernier mot. Elle me reprit quand je parlais de ses mages mais je n’étais pas d’accord avec elle.

« Pour le moment ils sont tes mages. Ils doivent regagner ma confiance et ce n’est pas demain la veille que ça va se faire. »

Oh non. Ils m’avaient évincé. Ils avaient voulu me remplacer et je leur en voulais énormément. Puis je vins à parler de Megara. Je ne l’avais pas vu depuis mon retour au royaume et je trouvais cela étrange. Je connaissais mon amie et je savais qu’elle n’avait pas pu arrêter de me chercher.

« Tu es très drôle mon amour. »

Je souriais en coin en reposant mon bras sur le lit. Je caressais son dos tendrement avant de déposer un baiser sur son front. Ce n’était pas le moment d’en parler. Soit je reviendrais sur le sujet plus tard.

« Nous en parlerons plus tard tu as raison. »

Je lui souriais puis je me redressais dans le lit avant de me rallonger et de la prendre dans mes bras.

« Tu crois qu’il serait possible de prévoir un bal ou quelque chose comme cela afin de montrer au monde que nous sommes de retour. »

Je voulais que tout le monde sache que j’étais de retour même si ça devait d’être être le cas je voulais qu’on puisse marquer le coup avant de repartir à Storybrooke. Machinalement je posais ma main sur le ventre de mon épouse comme si je pouvais déjà sentir le bébé alors que ce n’était pas du tout possible bien sûr.

« Je te le dirais aussi longtemps qu’il le faudra alors »

Murmurais-je tendrement pendant qu’il l’embrassait sur le front. Tout aurait pu être paisible, j’aurais même pu m’endormir je pense malheureusement les aigles étaient venus mettre leur grain de sel dans l’équation. C’était bien la preuve qu’en l’absence de Romain ça avait été les portes ouvertes pour eux, enfin plus la fenêtre ouverte. Qu’importe une chose est sur la terre trembla et pas parce qu’il prenait son pied cette fois. Je le calmais en faisant partir mes animaux de compagnie et lui promettait de leur parler pour éviter que ça se reproduise. Naturellement ça me coutait de faire cela, mais c’était essentiel pour mon couple. Je ne voulais pas attiser une braise déjà bien brûlée. Je ne voulais plus de dispute, s’il fallait que je dresse les aigles alors je le ferais. Avant la malédiction de Regina ils savaient se tenir, il allait simplement réapprendre cela. Enfin, si de mon côté j’essayais de ne pas aborder les sujets fâcheux en trouvant des compromis, ce n’était pas le cas de mon mari qui lui se permettait toutes les fantaisies.

Dans un premier lieu il attaqua nos conseillers en me prouvant par tous les moyens que désormais ils n’existaient plus pour lui. Une attitude qui m’agaçait fortement, surtout que s’il faisait cela c’était uniquement parce que son orgueil de mâle avait été mis à mal. Me laissant tomber à côté de lui je croisais les bras sur ma poitrine en remettant les choses en place sur un ton légèrement sec, mais il n’entendait rien. Monsieur le vexé, était complètement buté et je retenais un soupir en hochant les sourcils. Dieu que j’aurais mieux fait de me taire le jour où j’avais annoncé ça. Préférant rester silencieuse pour ne pas être cassante et vexante, je remontais la couverture sur mon corps.

Dans un second temps, comme si cela ne suffisait pas, il aborda le sujet de son bras droit. Ma mâchoire se contracta légèrement, génial maintenant Mégara venait s’immiscer dans notre lit. Ce dernier m’embrassa m’empêchant de le foutre hors de lit. J’en aurais été capable, Mégara était déjà un sujet sensible en temps normal mais quand je n’avais pas dormi de plusieurs nuits en étant en plus enceinte, c’était presque du suicide. Il en était conscient c’est pour ça qu’il avait tenté de limiter la casse en m’embrassant. Un acte qui l’avait sauvé, décidant d’évincer le sujet en jouant sur les mots, je lui rappelais l’emplacement de son bras droit en tentant de faire passer la pilule en embrassant son épaule droite. Après tout, il n’y avait pas que lui qui avait le droit de se la jouer fine.

Une chose est sûre il comprenait le message et n’insistait pas, chose que je le remerciais en sourire. Ouais merci de pas l’immiscer dans notre lit, cette lâche. Parce que oui en mon sens elle l’avait clairement abandonné vu que Regina m’avait pas parlé de femme dans l’assemblée de mort. Romain rajusta sa position avant de me prendre dans ses bras avec tendresse. Me laissant manipuler, je posais ma tête sur son pectoral gauche comme quelques minutes avant tandis qu’il caressait mon ventre m’arrachant un sourire plus franc, qui fut confirmer par sa demande :

« Oh oui ! Et si on faisait le même bal que celui où on s’est rencontré. »

Me mordant la lèvre je repensais au bal où on s’était rencontré, un bal masqué comme il y en avait eu des centaines à Vérone. Ce soir là j’étais vêtue d’une robe en soie blanche avec des ailes d’ange lui dans son costume noir avec son loup noir m’avait complètement électrisé. Le début d’une histoire tumultueuse, le début de ma véritable rébellion contre ma famille :

« Promis cette fois je ne jouerais pas à cache-cache. »

Ajoutais-je en souriant, oui j’étais une éternelle romantique, mais après tout s’était d’actualité, j’étais retombée une seconde fois amoureuse de lui avant de revivre une fois de plus dans ses bras malgré le deuil qui avait noirci mes journées et mon cœur.

ROMEO
J'étais content d'avoir retrouvé mes souvenirs. J'en appréciais beaucoup plus les effets qu'avant. Je caressais le visage de mon épouse tendrement tout en l'écoutant me parler du bal. Elle était encore plus belle quand elle était heureuse.

« Ca serait parfait mon amour ! »

Je lui souriais. Notre premier bal ou du moins le premier bal où je m'étais dis celle ci c'est la bonne. Elle m'était apparue comme un ange mais qui avait un sale caractère. Je l'avais donc remise à sa place pour ne plus jamais la quitter.... Ou du moins pour ne plus jamais la quitter volontairement. Il y avait beaucoup de choses que Juliette ne savait pas encore sur la force de mon amour pour elle. Elle ne devait par exemple jamais savoir que j'avais découvert mes pouvoirs en détruisant la maison close dont elle avait été la prisonnière. Il ne fallait pas que je pense à cette période noire de notre vie. Il fallait que je regarde vers l'avenir pour Juliette et pour notre enfant à naître. Je lui parlais donc du bal et les yeux brillants de mon épouse me répondirent en premier.

« Nous faisons ce bal et après nous remettons un peu le royaume en état avant de retourner à Storybrooke pour ta grossesse. Tu es d'accord avec mon plan ? »

Je me mettais sur le côté, ma main soutenant mon visage et je lui souriais. Je trouvais que mon plan était parfait mais peut être que Juliette ne l'aimerait pas. Elle n'aimait pas Storybrooke contrairement à moi. Personnellement je me sentais bien dans cette ville, j'y avais des amis, un travail moins prenant que celui de roi. J'avais une place là-bas et surtout personne ne comptait sur moi. ça m'avait fait du bien même si j'avais eu mal au coeur quand je m'étais rendu compte que j'avais perdu vingt huit ans de Juliette. Bon après j'aimais beaucoup mon royaume aussi sinon je n'y serai pas revenu mais j'avais encore un peu de mal avec les mages et encore je ne connaissais pas toute l'histoire... Je pensais qu'ils me cachaient quelque chose. Il y avait un secret dans le château parce que les murmures se taisaient toujours à mon arrivée. Je mettrais cette situation au clair plus tard. Pour le moment je ne devais pas inquiéter Juliette. Elle devait se reposer et manger c'était tout ce que je l'autoriserais à faire le temps de sa grosse.

" Je vais descendre nous chercher à manger. "

J'embrassais son front puis son ventre avant de me lever, de remettre mon pantalon et de courir jusqu'aux cuisines nous chercher de quoi nous sustenter. Lorsque je remontais et que j'ouvrais la porte, je compris une nouvelle fois pourquoi j'étais tombé amoureux d'elle. Au-delà de sa beauté, Juliette était la pureté incarnée. Oui être amoureux rend aveugle je sais.

JULIETTE


L’idée de reproduire le bal où on était tombé amoureux l’un de l’autre était une idée qui plaisait à Romain. C’est fou comment l’amour était littéralement incontrôlable. J’avais essayé de me convaincre que cet homme n’était pas fait pour moi car il était un Montaigu et que par définition un Montaigu était fourbe et manipulateur (oui j’ai eu une super éducation), mais en vain. Il m’avait envouté à l’instant même où mes yeux s’étaient posés sur lui et quand il avait osé de remettre à ma place. C’était le premier à l’avoir fait.

Je me permettais de songer à la liste des choses à faire pour l’organisation de ce bal. Même si l’organisation de ce type d’évènement me plaisait j’avais toujours peur de devenir comme ma mère. En voilà une drôle d’angoisse, devenir comme mon indigne de mère. Roméo me ramena à l’instant présent en me proposant un plan d’action pour le mois à venir ou grand maximum dans les deux mois à venir. Ce dernier roula sur le côté et je reprenais mon oreiller pour loger ma tête dessus sans le lâcher des yeux. Retourner à Storybrooke, en voilà une mauvaise idée, sans compter qu’elle regorgeait de mes anciens tortionnaires de client.

« Oui, je suis d’accord »

Je lui souriais. Je prenais vraiment sur moi pour ne pas le convaincre d’oublier l’idée de Storybrooke en lui révélant les raisons qui me poussaient à ne pas aimer cette ville. Il ne devait pas savoir. Il ne devait jamais le savoir. S’il savait il détruirait la ville pour les tuer, et même si je n’avais rien à faire de leur vie, je ne voulais pas qu’il me soit arraché. Il se leva et je me tournais sur le dos, en lui souriant. Ce dernier m’embrassa sur le front, puis il embrassa mon ventre avant de m’annoncer qu’il allait chercher de quoi nous sustenter. Lui souriant en caressant ses cheveux je répondais ;

« D’accord »

Je le suivais du regard, l’admirant comme la plus belle toile que je n’avais jamais vue. Dès qu’il eut fermé la porte, je sentais mes yeux se fermer et je me retrouvais en train de dormir légèrement. Je ne l’entendais pas revenir, mais je finissais par me réveiller en ajoutant les yeux toujours clos :

« Je me sens observée »

Ouvrant les yeux, je me redressais dans le lit en m’asseyant en tailleur. M’étirant la nuque je me demandais :

« Tu nous as ramené quoi ? »

Me levant du lit complètement nu, je le contournais pour aller chercher une de mes robes de chambre et l’enfiler.

ROMEO

J’étais descendu histoire de nous préparer un plateau de nourriture. J’avais faim et je pensais que ça serait également le cas de mon épouse vu tout le sport en chambre que nous venions de faire. J’avais pris mon temps histoire de garnir un maximum le plateau et surtout pour ne rien faire tomber le temps du trajet de retour. Une fois dans la chambre, je souriais à mon épouse qui bien entendu m’avait entendu arrivé. D’après elle je n’avais jamais été discret. Personnellement je n’étais pas d’accord mais il paraît que les femmes ont toujours raison alors je ne voulais pas la contrarier.

« Juste quelques bricoles trouvées dans les cuisines... »

Je posais le plateau qui était bien entendu plus que garni. J’avais mis des fruits puis un peu de jambon et du pain et du vin, mais uniquement pour moi parce que l’alcool ce n’était pas bon pour les futurs bébés. Je me penchais vers Juliette pour l’embrasser tendrement avant de poser le plateau entre nous deux. Je commençais pas me prendre une grappe de raisin et de commencer par la manger. J’attaquerais le fromage et la viande tout à l’heure. Je ne pouvais pas sauter sur le plateau comme un affamé et puis je devais laisser plus de nourriture à Juliette. Elle mangeait pour deux maintenant. Alors que je finissais ma grappe de raisin et que je me coupais un morceau de fromage, une idée me traversa l’esprit. Je relevais mon regard vers ma femme et je lui fis mon petit sourire en coin avant de lui dire :

« J'aimerai une fille. »

Je souriais à Juliette. J’avais toujours voulu une fille parce que je voulais une princesse qui aurait le même regard que Juliette mais surtout qui aurait sa beauté. Bien sur je savais que je tuerai l’homme qui voudrait prendre ma fille pour épouse ou du moins si je ne le tuais pas je lui ferais bien peur mais c’était parce que je savais que je serai un papa gâteau. Je me rallongeais à côté de Juliette et je posais ma main sur son ventre puis mon oreille comme si je pouvais déjà communiquer avec notre enfant. Je caressais un moment le ventre de mon épouse avant de bailler.

« Je crois que je vais m’endormir... »

J’eus à peine le temps de finir ma phrase que Morphée m’avait pris dans ses bras. Je me laissais bercer par les bras de mon épouse et je me jurai d’être à nouveau son Roméo. Pour toujours et à jamais.