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| Sujet: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:04 | |
| ANNE
La fête battait son plein, nous avions fait une bonne prise et nous voulions fêter ça comme il se le devait. Etant perdus au milieu des océans, nous faisions la fête à bord du Revenge. Il y avait assez de rhum pour satisfaire tout le monde, il y avait des musiciens à bord qui nous jouaient des airs joyeux et qui donnait envie de danser. Nous tournions ensemble, sautions en rythme, rions à en avoir mal aux joues. Les cœurs étaient à la fêter, nous avions besoin de nous faire plaisir, de nous amuser de temps en temps. Il ne fallait tout de même pas tomber dans l’excès, au milieu des mers un faux pas pouvait être dangereux, nous pouvions être à notre tour victime d’un abordage d’un confrère… Cependant, la modération n’était pas quelque chose que les pirates connaissaient, nous étions des passionnés, nous faisions tout avec notre cœur et nous ne faisions jamais rien à moitié. Alors nous faisions la fête sans nous préoccuper des conséquences de nos actes, il fallait espérer que nous n’allions pas nous attirer d’ennuis.
Je devais l’avouer, je n’avais pas fait exception à la règle, j’avais bu. Trop bu peut-être. J’avais mes raisons. Mon cœur était à la fois à la fête et attristé. J’avais eu besoin de rhum pour effacer la peine qui avait envahie mon esprit. Le lendemain, c’était l’anniversaire de William, il aurait eu une quinzaine d’année, il aurait été un jeune homme… Mais je le voyais encore comme un petit garçon de deux ans. C’était à cet âge qu’il m’avait quittée. J’avais besoin, de boire un peu, juste un peu pour tout oublier, au moins ce soir. Malheureusement, le un peu était devenu beaucoup. Je m’étais même retrouvée à danser sur la table du repas avec mes hommes, sautillant comme un biche avec légèreté et adresse malgré les quelques verres de trop…
Bien évidemment, je payais ces verres de trop le lendemain… Mais au moins, je ne pensais pas trop à William, mon esprit était occupé par mon mal de crâne. J’étais allongée dans ma cabine, sur mon lit. Il était étonnant que je sois parvenue à regagner ma chambre sans encombre, à mois que ça soit quelqu’un qui m’est ramenée à bon port. Pour une fois, j’avais envie de rester à l’intérieur, je n’avais aucune envie de rester dans mon lit… Je ne voulais pas affronter le monde extérieur aujourd’hui. Mon mal de tête me coinçait ici, mes peines me retenaient dans ma bulle, dans mon intérieur au je me sentais en sécurité. Non, ce n’était pas le jour pour sortir… Sauf que j’étais capitaine, il fallait que j’assume mon rôle… Je sortis doucement de ma couche pour aller m’asseoir à mon bureau. Sur la table, il y avait mon coffre. Je l’ouvris pour en sortir la couverture de William. Il me manquait terriblement… Être face aux objets de son enfance allait jusqu’à effacer ma migraine, je ne pensais plus qu’au vide qu’il avait laissé.
L’heure n’était plus à la danse et au rire. Toute seule dans ma cabine, face aux objets de mon passé, mon cœur était comme éteint… Comment faire à mes hommes alors que je n’avais envie de naviguer, pas envie de les diriger, pourtant il fallait donner un cap, une route à suivre… j’entrepris donc de me changer, des m’habiller afin d’avoir l’air physiquement présentable… Il fallait au moins ça pour aujourd’hui. Craignant la lumière du soleil, je pris mon plus grand chapeau pour essayer de préserver la sensibilité des mes yeux, tout en sachant que si mes yeux étaient larmoyant, je pourrais le justifier grâce à la soirée de la veille et aux rayons du Soleil.
Essayant d’afficher un air sûr de moi, je croisais la jeune Lucy. Nouvelle petite recrue que j’avais un peu sauvée, dirons-nous. Elle était arrivée il y a quelques semaine.
- Bonjour Lucy, comment vas-tu ? J’espère que la soirée d’hier ne t’a pas effrayée et que tu as pu t’amuser un peu malgré la rudesse de certains hommes. Ils ne sont pas méchants, ils ne te feront rien. |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:04 | |
| LUCY
Le lendemain de soirée avait été quelque peu agité, les marins n’assumaient qu’à moitié leur écart de conduite et le trop plein de rhum qu’ils avaient ingurgité. Ce qui me faisait sourire, malgré la rudesse de ses derniers et leur langage cru, ils étaient ceux qu’ils m’avaient sauvé et qui m’avaient conduite loin de mon sanguinaire mari qui hantait toujours mes nuits. Toutes mes nuits sauf celle que je venais de passer, j’avais ri en voyant la capitaine de ce bateau se déchainer, cela faisait tellement longtemps que je ne m’étais pas laissé aller au rire. Contrairement au reste de l’équipe j’étais restée à l’écart, je n’avais pas osé trop me mêler à la fête certainement, parce que la peur ne m’avait jamais quitté depuis que j’étais arrivée dans ce bâtiment. Mourir deux fois en moins d’un trimestre voilà bien une chose qui m’avait refroidi. J’avais du mal à contrôler ses deux capacités magiques qui m’animait désormais, parler aux morts, voir le passé des gens en un simple touché. Désormais, je portais des gants en cuir, mais le mal était déjà fait je connaissais les secrets de la plupart de l’équipage ce qui me mettait franchement mal à l’aise.
Mes mains posées sur le mat du bateau, je fermais les yeux, laissant l’air marin me réconforter, avant de sursauter en entendant la voix de la capitaine derrière moi. Me retournant avec un sourire aimable, je la saluais en effectuant une brève révérence de la tête :
« Bonjour capitaine, ça va bien merci et vous ? Non, ne vous en faites pas, il en faut davantage pour m’impressionner, ils ne peuvent pas être pire que les autres hommes que j’ai connus … »
Automatiquement, mes pensées dérivèrent vers le magnifique et sanguinaire Dracula avant de passer vers ce mari répugnant et tout aussi sanguinaire qu’il m’avait été obligé d’épouser. Un frisson traversant mon corps je sentais mes bras se refermer sur mon buste avant de serrer mes lèvres l’une contre l’autre pour ajouter :
« Je suis navrée, je ne suis pas très joyeuse depuis que vous m’avez recueilli mais je vous jure que je vous suis entièrement redevable. »
En prononçant ses mots je revoyais le passé que j'avais entrevu dans l'esprit d'Anne le jour où elle m'avait touché. Toutes cette souffrance, toute cette colère, j'avais de la peine pour elle, je voulais l'aider, mais j'ignorais encore comment m'y prendre pour lui parler de mes facultés magiques. J'avais sans doute peur qu'elle me rejette, pourtant je savais qu'elle était doté du gène du loup-garou, elle connaissait la magie elle aussi. |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:04 | |
| ANNE
Le Soleil commençait tout juste à se lever, me faisant sortir de mon lourd sommeil… J’avais sans doute exagérer hier… J’avais dû boire un, ou deux, ou trois verres de trop… Ou plus encore. Mais ça m’avait permis d’oublier un instant l’absence de mon fils. Aujourd’hui, c’était son anniversaire. Cette date me faisait toujours beaucoup de peine, elle me rappelait que je n’avais pas vu mon fils grandir, je n’avais pas pu le voire changer pour devenir un jeune homme. A mes yeux, il était toujours un petit garçon de deux ans, il n’avait jamais grandi. Dans mon esprit, il était tel qu’il était le jour où on me l’avait enlevé. Malheureusement, je ne pouvais pas rester cachée dans ma cabine à broyer du noir. Il fallait sortir pour veiller sur mes hommes et sur le cap à suivre. Peut-être que j’allais devoir diriger un abordage alors que mon cœur et mon esprit n’étaient pas du tout disposer à s’occuper de ces choses là. Mon cœur pleurait, mon esprit était ailleurs. Aujourd’hui, je n’avais aucune envie d’être une capitaine pirate. Je voulais avoir du temps pour moi, pour pleurer un instant, pour être de nouveau la mère que j’avais été et que j’étais toujours. Nous disions d’une femme qui avait perdu son époux qu’elle était une veuve, mais il n’y avait pas de mot pour définir une mère qui avait perdu son ou ses enfants. Nous restions mère malgré tout, nous pensions toujours à nos enfants, même quand ils n’étaient pas avec nous.
Si j’avais envie de rester loin du monde et loin de tout, je ne pouvais pas. Alors je me levais machinalement pour m’habiller, prenant de soin de glisser un petit paquet dans la poche de mon long manteau noir. Il faisait encore frais le matin, je ne voulais pas attraper froid en plus de mon chagrin à surmonter. A chaque jour suffisait sa peine, la peine de cette journée était déjà suffisante sans avoir à rajouter une maladie. Je pris tout de même soin de cacher un minimum mon visage des rayons du soleil et de mon équipage. Je ne voulais pas qu’il me voie en position de faiblesse, même si nous avions tous un peu éméchés, ça n’aurait pas été surprenant de me voir avec la gueule de bois. Mais tout de même, j’étais leur capitaine, il fallait que je tienne mon rôle comme il se le devait. Je n’avais pas le droit à des moments de faiblesse.
Je sortis de ma cabine une fois correctement habillée. En passant, je saluais les matelots qui se trouvaient sur mon chemin. Je tombais d’ailleurs sur Lucy, une demoiselle que j’avais sauvée que j’avais embarquée sur mon navire avec son autorisation. Je lui avais demandé son avis avant de l’emmener. Je lui avais proposé de la débarquer dans un grand port, mis elle avait refusé. Avec l’accord de tous les autres membre du Revenge, nous l’avions prise sous notre aile et doucement, elle s’adaptait à la vie à bord. Comme les autres, je la saluai, tout en lui demandant comment elle allait. Je voulais également la rassurer sur le fait qu’elle était en sécurité, et que mes hommes ne lui feraient rien. Ils étaient un peu rudes, mais ils obéissaient à mes ordres. Ils avaient interdiction de toucher à Lucy, alors il ne lui ferait rien.
- Je vais bien… Les conséquences de notre fête de la veille devraient rapidement s’estomper. Quand c’est une femme qui commande, les hommes sont de véritables agneaux, tu ne crains rien ici. Je lui fis clin d’œil. Je suis désolée pour ce qui a pu t’arriver… ça n’a pas dû être simple.
Nous avions tous un passé qui était plus ou moins lourd. Lucy avait l’air d’avoir vécu mille et une aventures peux amusantes. J’espérais qu’ici, elle pourrait se relever et aller de l’avant, qu’elle parviendrait à se reconstruire et à trouver sa place. Comme je l’avais fait. J’étais une pirate maintenant, et je me sentais bien, malgré quelques moments de détresses que je pouvais traverser. Je n’avais pas encore dit à Lucy que j’avais une petite idée sur le secret qu’elle gardait si bien… Elle sentait la magie à plein nez. Je savais qu’elle avait quelque chose de magique, mais je ne savais pas ce qu’elle était. Ça faisait quelques semaines qu’elle était ici, elle devait me dire qui elle était, pour savoir si elle pouvait être un danger pour nous. Comme je pouvais l’être parfois. Elle s’excusa pour son manque de joie, rajoutant qu’elle m’était redevable. Je lui fis un petit sourire.
- Ne t’excuse pas… Ce n’est rien, je comprends. Prends le temps qu’il te faut pour t’habituer aux lieux et à ce style de vie. Tu veux bien venir avec moi ?
Sans attendre sa réponse, je partis vers la poupe du navire. Elle suivrait sans doute, si ce n’était pas le cas, j’irais la chercher ensuite. Sans rien dire, je sortis le petit paquet que j’avais mis dans ma moche en sortant pour le lancer le plus loin possible dans l’océan. Joyeux anniversaire mon chéri. Je t’aime. Pensai-je. Chaque année, je lui faisais un cadeau à ma manière. Je lui envoyais un petit présent grâce aux océans. C’était sur les mers que nous avions été séparés, c’était à la mer que demandais de lui offrir ses cadeaux. Cette année, je lui avais offert une petite figurine de dauphin en bois. Il aimait beaucoup les ces animaux, et c’était la dernière chose joyeuse qu’il avait vu avant que notre enfer ne commence.
Les humains étaient assez imperméables à certaines choses, les animaux sentaient des présences invisibles aux communs des mortels. Et chaque année, j’avais l’impression que mon fils était avec moi l’espace d’un instant, comme pour me dire merci… Ou quelque chose comme ça. Cette présence avait quelque chose de réconfortant et de douloureux à la fois. Prenant sur moi, je me tournais vers Lucy avec un léger sourire.
- On a tous nos secrets… Mais sur un navire… Certains secrets doivent se savoir pour que nous soyons tous en sécurité. En t’engageant avec nous, je t’ai prévenu que j’étais une lycanthrope pour te dire qu’il y avait des fois où tu pourrais être en danger à cause de moi, qu’il fallait te cacher avec les autres. Être louve implique autre chose que le fait de me transformer en animal, je sens des choses que les humains ne sentent pas… La magie a une odeur, et tu portes cette odeur. Je ne t’accuse pas… Je ne te juge pas. Je ne t’abandonnerai pas. J’ai juste besoin de savoir, si tes dons peuvent mettre l’équipage en danger… Si ce n’est pas le cas, tu n’es même pas obligée de me dire ce que tu es. |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:05 | |
| LUCY
Malgré la fatigue dans ses yeux Anne était magnifique. Je savais qu’aujourd’hui c’était le jour de l’anniversaire de son fils et mon cœur se serrait de tristesse à cette idée. Il était fort possible que comme chaque année elle avait le cadeau qu’elle lui aurait offert sur elle et elle le jetterait à la mer quand elle sera à l’abri des regards de son équipage. Son mensonge sonnait donc faux dans mon esprit mais je ne relevais pas, je n’avais pas à savoir cela. Je me devais de garder le silence. Je lui devais à elle. Souriant gentiment à sa remarque sur sa gueule de bois, je jetais un regard aux hommes qui trainaient les pieds, mais qui tenait leur poste avec fierté.
« Chacun à sa croix à porter »
Lâchais-je avec une voix basse, presque un murmure douloureux englobant ma peine, celle d’Anne mais également les membres de son équipage à croire que pour s’enrôler dans la piraterie fallait avoir perdu une part de soi. Je savais qu’un jour j’allais devoir parler de ce que j’avais vu à Anne, elle m’avait fait confiance avec son gène de la lycanthropie, mais je ne savais toujours pas comment entrer sur le sujet. C'était quand même terriblement délicat, j'avais pénétré dans son intimité et au vu de la fierté d'Anne je savais qu'elle n'apprécierait pas cela. Aussi je m'excuser pour mon manque de joie et elle balaya mes promesses rapidement comme si cela n'avait aucune importance avant de me demander de la suivre. Hochant la tête, je la suivais donc docilement, avant de la voir jeter le fameux cadeau à l'eau. Fermant les yeux un instant je souhaitais silencieusement un joyeux anniversaire à son fils. Anne finissait par d’arrêter non loin du gouvernail et je faisais de même, face aux premières phrases de la capitaine, je me sentais rougir un instant avant de détourner le regard. Ne dis jamais que tu es une sorcière Lucy, jamais tu m’entends.C’était le dernier conseil que ma mère m’avait donné. Cette femme qui était morte par ma faute. Peut-être aurait-elle fini pendue au bout d’une corde ou brûlée vive avec moi à ses côtés mais rien ne pouvait me confirmer cela. La culpabilité de sa mort ne m’avait jamais quitté. Revenant à l’instant présent je reportais mon attention sur les mots prononcés par Anne avant de poser mes mains sur les parois en fer du bateau, mes yeux posés sur mes gants de cuir. Sa question était légitime. Elle était la capitaine, elle était garante de la sécurité de ses hommes.
« Je l’ignore, pour l’instant ils ne sont pas offensifs, mais je ne sais pas comment ils évolueront »
Mon introduction était bancale, mais je ne savais pas comment répondre de manière plus explicite. Mettant la voix de m mère de côté, je relevais mes grands yeux bleus vers Anne avant de tout lui raconter. Je voulais qu’elle ait confiance en moi et je savais que pour cela je devais lui prouver que j’étais capable de lui parler à cœur ouvert :
« Je suis une sorcière de Salem. Ma mère était la chef du clan et au moment du procès des sorcières de Salem elle a quitté son clan pour me sauver. En tant que chef de clan elle était la femme la plus rechercher et si elle était attrapée elle aurait été pendu ou brulé et on m’aurait réservé le même sort. »
Marquant une pause je sentais la présence de ma mère m’envahir, je sentais ses mains se poser sur mes épaules avant d’entendre sa voix dans le creux de mon esprit. Tu peux y aller ma chérie, cette femme t’as sauvé la vie, tu peux lui faire confiance. Souriant tristement, je posais ma main sur mon épaule comme pour essayer de rendre la délicatesse à ma mère, mais naturellement je ne parvenais pas à la toucher.
« Mes pouvoirs ne sont pas offensif, mais d’après mes ancêtres et ma mère, je suis la sorcière aux sept vies. Je suis déjà morte deux fois. La première en Transylvanie, j’avais été vidé de mon sang par un homme qui m’avait abusé. A mon réveil dans mon cercueil, j’avais eu le don de communication avec les morts. Ma seconde mort a eu lieu un peu plus d’un mois après et c’est le jour où vous m’avez trouvé. Je ne savais pas nager, mais je savais quel sort mon mari réservait à ses épouses, je ne voulais pas être tuée et clouée aux murs de son établi pour plusieurs de mes vies. Je préférais encore mourir noyer et c’est ce qui s’est passée. Je suis morte et ma dépouille a dérivé jusqu’à la rive où vous m’avez trouvé. »
Marquant une pause, je prenais une grande inspiration avant de passer au vif du sujet, détournant mon regard de celui de la pirate je poursuivais :
« C’est grâce à vous que j’ai découvert ma nouvelle capacité magique. Je vois le passé des Hommes et des objets en les touchant. »
Nouvelle pause, c’était le moment où jamais :
« Quand vous m’avez touché, votre passé m’a submergé et je n’ai pas compris au départ. Mais l’opération s’est réitéré à plusieurs reprises et c’est pour cela que je vous ai demandé des gants en cuir en mettant en avant le fait que j’avais froid. »
Attendant sa réaction, je préférais lui laisser un peu de temps avant de lui parler de son fils, c’était peut-être beaucoup d’information d’un coup.
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:05 | |
| ANNE
Nous avions tous vécu des choses plus ou moins graves, plus ou moins douloureux. Rares étaient ceux qui s’engageaient dans la piraterie sans raison. Certains avaient quelque chose contre la loi, certains avaient des choses à fuir ou à oublier, alors il se perdait dans le danger de la piraterie au risque de leur vie. Personnellement, j’en avais contre les lois officielles qui n’avaient rien fait pour m’aider quand j’en avais besoin. Par conséquent, j’avais choisi de faire justice moi-même. Si personne ne voulait mettre Flint derrière les barreaux, si personne ne voulait le faire pendre, j’avais décidé de le faire toute seule. Il était aujourd’hui mort, je l’avais tué, lui et tout son équipage. Jamais je ne regretterais cet acte, jamais je ne me repentirais pour ce que j’avais fait. Il avait mérité ce qu’il lui était arrivé. Je réservais le même sort à celui qui avait commandité l’enlèvement de mon petit garçon. Je trouverais de qui il s’agissait, je le retrouverais pour le tuer ensuite… Donc, oui, chacun avait sa croix à porter. De toute évidence, Lucy avait une croix lourde à porter sur ses épaules… J’espérais que le temps ferait son œuvre pour la soulager, pour atténuer ses peines et ses souffrances, comme il l’avait fait pour moi. Même les douleurs étaient atténuées, plus simples à affronter, le chagrin n’en était pas moins absent. Surtout en ce jour particulier. J’invitais le jeune matelot à me suivre alors que j’offrais à William son cadeau d’anniversaire comme je le faisais chaque année. Comme à chaque fois, j’avais l’impression de sentir sa présence à mes côtés, comme s’il venait me remercier. Avoir l’impression qu’il était près de moi m’arracha un sourire triste. Cependant, je ne pouvais me permettre de me laisser aller devant mon équipage, et il y avait de questions que je devais régler avec ma jeune recrue. Je savais qu’elle était un être magique, sans savoir ce qu’elle était précisément. Je devais savoir pour la sécurité de mes hommes. Retournant vers le gouvernail alors qu’elle était sur mes talons, je lui exposais mes interrogations sans ménagement, expliquant tout de même les raisons qui me poussaient à la question.
Je la sentis alors gênée, voire même coupable. Mais coupable de quoi ? De n’avoir rien dit ? Ce n’était pas un véritable problème, elle avait ses secrets et je comprenais. J’avais tout de même précisé que si ses pouvoirs n’impliquaient pas de danger pour mes hommes, elle pouvait rester silencieuse sur ce qu’elle était. Elle avait sa vie, et moi la mienne. J’avais mes secrets et elles les siens. Chaque homme avait également des choses qu’ils gardaient pour eux. Tant que ça ne mettait personne en danger, ils pouvaient rester discrets sur ce qui ne devait pas ce savoir. Le début des explications de Lucy me semblait tout de même flou. Elle ignorait quels étaient ses pouvoirs… Tout ce qu’elle savait c’était qu’ils n’étaient pas offensifs, mais peut-être qu’ils évolueraient… Sa réponse ne me rassurait pas beaucoup… elle devait m’end dire plus. Je la laissais trouver ses mots, ses explications sans la brusquer. Je l’écoutais avec attention. Elle expliqua alors qu’elle était une sorcière de Salem, sa mère était la chef du clan et s’était retiré pour sa vie, ainsi que celle de sa fille. Il y eut une petite pause avant qu’elle ne reprenne. Elle serait peut-être la sorcière aux sept vies, elle était morte deux fois, et je l’avais trouvé le jour de sa seconde mort… Sa première vit avait été affreuse, tout comme la deuxième. J’espérais que sa troisième vie parmi nous serait un peu plus agréable. Même si j’étais un peu choquée par ce qu’elle me disait, je restais impassible. Mon visage n’exprimait rien, il restait neutre. J’avais simplement l’air sérieuse et à l’écoute.
Encore une pause… Elle prit une grande inspiration avant de détourner son regard du mien. J’étais celle qui lui avait permis de découvrir son nouveau don. Elle pouvait voir le passé des personnes et des objets en les touchant. Ces quelques mots firent un rapide tour dans mon esprit. Je l’avais touchée, ma peau s’était retrouvée en contact avec la sienne. Elle expliqua alors que mon passé l’avait submergée sans qu’elle comprenne, c’était par la répétition de cette situation qu’elle avait fini par comprendre. Son don était la raison pour laquelle elle m’avait demandé des gants… Si les autres l’apprenaient, certains voudraient lui faire la peau. Certains avaient de très noirs secrets à cacher, ils ne voulaient que personne ne sache quoi que ce soit sur leur passé. Je le savais, parce que j’étais le capitaine et que je devais savoir quels dangers ils pouvaient présenter… Maintenant, je devais savoir ce que son don représentait pour moi. Pour mon passé. Pour la première vie que j’avais menée. Personne ne devait savoir. J’en avais parlé à des personnes en qui j’avais confiance, ou parce que les événements l’exigeaient… Mais ça devait rester un secret.
Je restais un long moment silencieuse avant de prendre la parole. Je devais mettre de l’ordre dans mes idées. Il fallait que je trouve quelque chose à dire.
- Tu ne dois rien dire aux autres à propos de tes capacités magiques. Pour certains, tu représenterais un danger pour eux, parce que tu pourrais les dénoncer sur leur passé… Beaucoup d’entres eux ont leur tête mise à prix pour autre chose que la piraterie, ils risquent pire que la mort. Alors ne leur dis rien… Sinon, ils te tueraient… Et même si tu pourrais sans doute revenir à la vie, je doute que ça soit agréable de mourir…
Voila un premier point d’aborder… Il y avait quelque chose à d’autres à dire. A propos de moi, d’Anna MacGregor et de sa famille. Cette vie lointaine que j’avais rejetée, cherchée à oublier me revenait en pleine figure… Il fallait pourtant que je lui expliquer quelques points à ce propos.
- Quant à mon passé… Il appartient bel et bien au passé. Qu’importe ce que tu as vu, qu’importe si tu as tout vu. Personne ne doit savoir… ça deviendrait une faiblesse, et un capitaine ne peut avoir des faiblesses qui peuvent être utilisées contre lui… ça me ferait perdre une certaine crédibilité, et je risquais d’être victime de mutinerie… Personne ne doit jamais rien savoir sur mon passé… Je suis pirate, c’est tout ce qui compte…
Mon passé avait fait de moi celle que j’étais aujourd’hui, mais personne ne devait rien savoir. Il fallait qu’elle tienne sa langue. Si mes hommes étaient capables de mettre fin à ses jours à cause des ses pouvoirs, j’étais capable de faire de même. Surtout que je savais que je devais la tuer plusieurs fois pour être persuadée qu’elle garderait tous mes secrets jusque dans sa tombe définitive.
- Ne parle jamais de William… A personne. Sans le vouloir, mon ton était menaçant… |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:05 | |
| LUCY
Mes lèvres se dénouaient sur mes capacités magiques je me livrais sans faire l’impasse sur le moindre détail, la présence de ma mère avait disparu. Je me retrouvais seule devant la capitaine de ce bâtiment. Le regard de cette dernière était devenu dur, elle n’appréciait pas mes révélations, aussi je sentais mon estomac se tordre, je lui avais révéler l’existence de mes sept vies, si elle le souhaitait elle pouvait me tuer sept fois d’affilés, enfin cinq désormais. Mes pouvoirs pouvaient éventuellement me sauver, mais rien ne m’en assurer. Comme je l’avais dit aucune sorcière de Salem n’avait eu sept vies à vivre. Je n’avais aucune référence sur laquelle me baser. C’était sans doute le plus effrayant dans toute cette histoire, mais Anne sortie de son mutisme assourdissant et les premiers mots qu’elle prononça étaient évident. Je n’avais pas besoin de son conseil, les secrets que je connaissais sur l’équipage de ce bâtiment étaient passible de la peine de mort et ils en étaient tous capable, car ils avaient déjà donné la mort et pas qu’une fois. Malgré tout j’hochais la tête :
« Je sais, ce n’est pas pour rien que j’ai demandé cette paire de gant et oui mourir est un processus douloureux, presque autant que celui de revenir à la vie… »
Mon murmure, se confondait avec les clapotis du navire sur les vagues, je ne savais pas comment Anna MacGregor dite Anne Bonny allait réagir. Elle savait que je connaissais tout de son passé. Sa vie n’avait pas été simple, mais je lui avais confié la mienne. En mon sens c’était un juste retour des choses, mais je ne savais pas si elle voyait les choses de la même manière que moi.
« Vous n’avez pas besoin de me le dire, je le savais déjà. Si j’avais eu le choix, j’aurais préféré ne jamais m’immiscer dans votre passé. On ne m’a pas demandé mon avis, ça m’est tombé dessus sans que je ne puisse rien n’y faire. Naturellement, je ne parlerais jamais de votre fils à personne. J’ai essayé de me montrer honnête avec vous en vous révélant des choses qui peuvent courir à ma perte. »
Marquant une pause, je sentais mes doigts tapoter mon pantalon de cuir avec nervosité avant que je ne réponde :
« Vous dites que votre passé est passé, mais vous savez au fond de vous que ce n’est pas le cas… »
Je parlais de ses recherches contre les meurtriers de son fils, ses lâches qui s’en étaient pris à un enfant sans défense. J’avais toujours eu envie de l’aider à les trouver, c’était le moment de lui proposer, mais je savais que je marchais sur des œufs en abordant le sujet le plus sensible chez la capitaine.
« William a apprécié votre cadeau, quant à moi je pourrais mettre mes compétences à votre disposition pour atteindre la mission secrète que vous vous êtes fixée … » |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:05 | |
| ANNE
J’écoutais Lucy avec beaucoup d’attention. Essayant de comprendre le moindre de ses mots, le sens de chacune de ses phrases. Tout me semblait ahurissant, impossible même. Comment peut-on revenir ainsi à la vie ? Comment peut-on parler aux morts ? Mais qu’avais-je donc à dire à ce sujet ? Je me changeais en louve géante et ma bave pouvait soigner les plaies les plus profondes. Plus rien ne devrait me surprendre aujourd’hui. Je voyageais sur les Sept Mers, j’avais vu plein de choses étonnantes, surprenantes, irréelle. Pourquoi rencontrer une fille qui revenait à la vie, et qui avait un lien avec la mort me surprenait ? Dans ce monde, rien ne semblait impossible, toutes les histoires les plus loufoques pouvaient être réelles. Certaines choses pouvaient même défier les imaginations les plus productives. Cependant, ce n’était pas ces deux dons là qui me gênait le plus, c’était celui qui faisait qu’elle pouvait voir le passé de toutes les personnes qu’elle touchait. Mon passé était mon passé, elle n’avait pas le droit de s’immiscer à l’intérieur, elle n’avait pas aucunement le droit de savoir ce que j’avais traversé… J’essayais tant bien que mal de garder la vie d’Anne MacGregor secrète. Certes, j’en avais parlé à quelques personnes, mais à des personnes en qui j’avais confiance… Le fait d’être une louve n’était pas un secret, ça ne l’était plus. Des légendes courraient à mon propos, parfois j’étais nommé la Louve des Sept Mers, alors qu’on sache que j’étais ne lycanthrope n’était pas un problème, je le disais d’ailleurs à mes matelots pour qu’ils sachent qu’il peut y avoir des moments de danger à bord, parce que j’étais un danger. Mais ma vie passée devait rester un mystère, je ne voulais pas que ça se sache. Je perdrais une certaine crédibilité, on m’attribuerait une certaine sensibilité qui n’était pas permise aux pirates sanguinaires. Certes, on se doutait que j’avais traversé quelque chose d’horrible pour m’être engagée dans la piraterie, mais on ne savait pas quoi. Personne ne devait pirate sans raison, et les raisons de ce choix de vie était rarement un fait joyeux ou heureux. Le bonheur ne pousse pas à devenir un hors la loi, l’injustice, la colère, le désespoir pouvaient nous faire emprunter ce chemin glissant et dangereux. Pas la joie et le bonheur.
J’avais choisi de sauver Lucy il y avait quelques semaines de cela. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’avait fait de tord à personne. Elle se faisait discrète et faisait tout ce qu’on lui disait. Elle n’avait réclamé qu’une paire de gants que je lui avais accordée. Elle avait eu raison de me le demander au vue de ce qu’elle m’avait expliqué. Je n’avais aucune raison de la jeter par-dessus bord, ou de la tuer. J’avais fait en sorte de lui sauver la vie et de lui garantir une place à bord du Revenge, je tiendrais mes engagements. A moins qu’elle ne fasse quelque chose qui ne me plaise pas et qui mette en danger la vie des mes hommes. La sécurité du plus grand nombre avant tout. Pour commencer à délier ma langue, je me contentais de lui donner un conseil évident : parler de ses dons à personne. Certains pourraient la tuer pour préserver le secret, comme je le ferais si elle venait à en parler, surtout qu’il ne devait pas être agréable de mourir et de revenir à la vie ensuite. Tout avait un prix, et on payait souvent les miracles dans la douleur et la souffrance. Bien évidemment, Lucy savait qu’elle devait garder le secret sur ses facultés magiques, rajoutant qu’il était en effet douloureux de passer d’une vie à une autre. Face à ses dires, j’hochais simplement la tête, je n’avais rien d’autre à dire à ce propos. Si elle savait qu’elle devait faire ou non, c’était très bien. Elle devait maintenant tenir parole. Il fallait aussi qu’elle tienne sa langue sur ce qu’elle avait vu de mon passé. Je me fichais de ce qu’elle avait vu, si elle savait tout. Tout ce qui comptait, c’était qu’elle n’en parle pas, qu’elle ne dise rien à personne. Il y avait quelques mois, j’avais rencontré Killian Jones, et je lui avais parlé de celle que j’avais été, parce que je lui faisais confiance, que je savais qu’il me comprenait, j’étais persuadée qu’il n’en parlerait pas Mais je ne connaissais pas Lucy… Avant aujourd’hui, je ne savais pas qui elle était, ce qu’elle était. Je n’avais pas besoin qu’elle sache ce que j’avais traversé. Je ne le voulais pas. La situation étant ce qu’elle était, il fallait qu’elle laisse mon passé là où il était. Elle expliqua tout de même que si elle avait eu le choix, elle aurait préféré ne rien savoir de ma vie, ça lui était tombé dessus comme une mauvaise surprise de la vie. Cette dernière pouvait être une véritable garce. J’en savais personnellement quelque chose. Elle me promit de ne jamais parler de William à personne. Elle avait voulu se montrer honnête envers moi en me révélant des choses qui auraient pu la perdre. J’hochai de nouveau la tête.
- La vie nous réserve de belle surprise parfois… Fis-je remarquer avec ironie. Quant à ton honnêteté, je l’aurais su si tu avais menti. Le fait d’être louve nous permet de sentir certaines choses : l’angoisse d’être pris, de savoir qu’on peut être découvert. Mais je te remercie pour ta franchise.
Il y avait des inconvénients à être une lycanthrope, mais je devais noter qu’il y avait aussi beaucoup d’avantage à avoir les sens exacerbés, d’avoir un instinct plus développé que les simples humains. Par contre, je ne m’attendais absolument pas à la réplique de Lucy. Je ne pensais pas qu’elle se permettrait une telle remarque envers moi. Me contre dire ainsi, sans ménagement. Si elle avait vu mon passé dans son intégralité, elle savait très bien que je n’avais pas tourné la page. Pas complètement. Rien que le fait de continuer à faire des cadeaux à William, de rêver de lui, de penser à lui jour et nuit faisait comprendre que je n’avais pas fait mon deuil. Que je n’acceptais toujours pas sa disparition. Mais surtout, je cherchais encore à le venger. J’avais tué l’équipage pirate qui s’en était pris à nous. Maintenant, je désirais retrouver celui qui avait commandité ces meurtres… Mon passé faisait mon présent, et c’était mon désir de vengeance qui faisait que j’avançais encore, qui faisait que je n’avais pas sombré dans le désespoir, qui faisait que je n’avais pas encore mis fin à mes jours…
Pour une fois, je devais avouer que je ne savais pas quoi répliquer. A quoi bon mentir ? Elle savait sans doute tout. Il n’y avait sans doute rien à dire. Rien à ajouter puisqu’elle savait tout. La suite me déconcerta encore d’avantage. Elle déclara que William appréciait mon cadeau. Pendant un instant, j’avais oublié qu’elle parlait à ceux qui nous avaient quittés. Je ressentis alors une certaine jalousie, une certaine injustice : pourquoi pouvait-elle parler à mon fils et pas moi ? Elle ne le connaissait pas, de quel droit avait-elle la possibilité de lui adresser la parole, de l’entendre ? Qu’aurais-je été capable de faire pour l’entendre encore une fois ? J’aurais sans doute été capable de tout. Je rêvais souvent de lui. Dans cet autre monde qui appartenait à l’imaginaire, je pouvais le prendre dans mes bras, jouer avec lui, prendre soin de lui comme par le passé. Je pouvais de nouveau me sentir bien… Mais ce n’était que des rêves, des chimères qui brisaient mon cœur à chaque réveil. A bord du Jolly Roger, navire de Killian, Charles Vane s’était invité avec son équipage. L’un de ses matelots m’avaient grièvement blessée, j’avais perdu connaissance. Pendant ce moment où j’étais encore perdu dans mes rêves, j’avais retrouvé mon William, et il avait exigé que je me réveille. Au moment où mes yeux s’étaient ouverts, j’avais eu un certain regret de m’en être sortie. Une part de moi aurait aimé abandonné les arbres pour rester avec mon fils. Mais pareil, ce n’était qu’un rêve. La volonté de la partie de mon être qui voulait encore rester en vie. Ma vengeance n’avait pas été accomplie. Je n’avais pas le droit de passer l’arme à gauche. Pas encore.
- Je suis contente que ça lui plaise… J’ai pris un certain pour le choisir. Pourquoi veux-tu m’aider ? Ce n’est pas un tâche aisée, ça fait maintenant treize ans que je cherche en vain.
Killian m’avait aussi proposé son aide, j’avais accepté en échange de mon aide en retour pour trouver le Crocodile qui avait tué sa Milah devant lui. Je ne comprenais pas pourquoi Lucy voulait me proposer son aide, utiliser ses dons qui semblaient difficile à supporter pour m’aider. Je n’avais fait que la repêcher sur la plage pour lui proposer ensuite une vie de hors la loi. D’ailleurs, elle savait qu’elle n’était pas obligée de rester avec nous, elle avait le droit de nous quitter à tout instant, afin de trouver une vie plus tranquille. Elle avait le temps pour y réfléchir, le droit de peser le pour et le contre. Pour l’instant, elle faisait parti de mon équipage, et je la protégerais comme n’importe lequel de mes matelots. Malgré le sujet important que nous abordions, il y avait une question qui m’avait toujours inquiétée depuis ces treize longues années. Et peut-être que grâce à elle, j’aurais enfin la réponse à mes interrogations.
- Sais-tu si William est bien là où il est ? S’il est seul, ou avec son père, ou encore des membres de l’équipage de notre navire ?
Il n’avait que deux ans lorsqu’il m’a été enlevé, et je m’étais toujours demandé s’il allait bien, s’il ne manquait de rien, s’il y avait quelqu’un pour s’occuper de lui. James et moi, nous ne nous aimions pas. Il s’agissait d’un mariage arrangé, mais nous nous entendions et je savais qu’il avait beaucoup aimé William. Il aurait tout fait pour lui. S’ils étaient ensemble, ça me rassurerait. J’avais toujours eu peur d’imaginer mon fils tout seul entrain de vagabonder de « l’autre côté »… S’il était avec quelqu’un, je me sentirais sans doute un peu mieux. Moins inquiète. Il m’arrivait de sentir la présence de William à mes côtés, le jour de son anniversaire, le soir du réveillon de Noël, ou d’autres occasions particulières. Mais je n’avais jamais senti James… |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:06 | |
| LUCY
Les mots que j’avais prononcé et les révélations que j’avais fait me donnait l’impression d’avoir perdu quelque chose avec Anne. Cette dernière m’apprenait le fait qu’elle était un détecteur de mensonge sur pattes et j’haussais la tête. J’avais bien fait de ne pas lui mentir, c’était sans doute pour cela que ma mère m’avait murmuré de tout révéler avant de disparaitre tout bonnement de la circulation. Je ne savais pas comment fonctionnait les fantômes, je ne savais pas les appréhendais et je savais que tout serait compliqué. Tant qu’on était tranquillement en train de s’avouer nos capacités magiques j’en profitais pour annoncer à Anne que son fils avait apprécier son cadeau. Il n’était pas resté longtemps. J’avais compris que s’était lui parce qu’il tournait autour d’Anne et avait suivi l’objet dans les flots.
« Un enfant ne devrait jamais être arraché à sa mère. Vous ne méritiez pas cela et lui non plus c’était un être innocent et sans défense. Je n’aime pas les lâches. Je me fiche pas mal que ce soit compliqué, ça ne peut pas l’être plus que ce que j’ai déjà vécu. Je peux entrer dans la tête des suspects Anne, je peux leur faire dire ce qu’ils ne veulent pas avouer ! »
Je savais que je pouvais l’aider, et mettre fin à sa quête de treize années plus rapidement. Utilisé mes compétences magiques m’épuisaient, je le savais chacune de mes visions, me hantais, je vivais chaque souvenir comme si c’était les miens et généralement j’en gagnais l’honneur d’avoir de puissante migraine, mais j’en avais que cure.
« Je l’ignore, je n’ai pas eu le temps de communiquer avec lui, mais s’il était seul il serait constamment avec toi. Du peu que j’ai pu ressentir il ne semblait pas malheureux. »
Je savais que cela serait insuffisant pour la mère éplorée qu’elle était. Cependant, je refusais de lui mentir uniquement pour la libérer de ses craintes. Je ne voulais pas lui mentir et être une diseuse de bonne aventure. Je n’étais pas une imposture, et je refusais de jouer sur ses faiblesses pour gagner sa confiance.
« Si je le recroise, je pourrais lui demander si tu le désires… »
Attendant sa réponse je posais mes mains gantées sur le bois du bateau et regardais les flots avant de me souvenir de ma dernière mort. Je devais apprendre à nager.
« Penses-tu qu’il serait possible que j’apprenne à nager ? » |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:06 | |
| ANNE
Le fait d’être une louve avait de nombreux avantages, même s’il y avait aussi un lot d’inconvénients. Ça me permettait de savoir quand on me mentait… Enfin, je pouvais au moins percevoir le sentiment d’angoisse de la proie qui avait peur d’être prise au piège. Les animaux avaient un instinct plus affuté que celui des humains, il me permettait de sentir des choses que les simples Hommes ne pouvaient pas sentir. Alors j’étais ravie de voir que Lucy avait été sincère et honnête. Depuis le début, j’avais senti son odeur qui était mêlé au parfum sucré de la magie. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle ait le pouvoir de voir le passé des autres, et de communiquer avec les morts. Si je l’avais su, je n’étais pas sûre que je lui aurais permis de rester avec nous. Mais ce qui était fait, était fait. Je devais accepter sa présence à bord. Et sa compassion avait quelque chose de réconfortant.
Ses paroles montrèrent toute sa gentillesse et sa générosité. Elle avait raison, les enfants ne devraient pas être arrachés à leur mère. J’avais à peine connue la mienne, et ça avait eu quelques conséquences. Quelqu’un m’avait pris mon fils, et ça m’avait rendue folle de chagrin. Qui savait ce que j’étais capable de faire par vengeance aujourd’hui ? Je serais capable de tout pour tuer celui qui m’avait fait le plus de mal. Et non, William ne méritait pas ça, il n’avait que deux ans… Il avait encore toute une vie devant lui, pour grandir, vivre de grandes aventures… Mais tout n’était plus qu’un mirage, un souvenir et des souhaits du passé. La jeune femme me proposait son aide, et malgré mon pessimisme face à l’affaire, elle insistait pour m’aider. Grâce à ses dons, elle pouvait avoir des informations que j’arriverais jamais à obtenir. Je ne savais pas quoi répondre… Il me fallut quelques instants pour rassembler mes idées.
- D’accord… J’accepte ton aide. Mais personne ne doit jamais rien en savoir…
Comment pouvais-je refuser une aide aussi précieuse ? Personne ne pourrait m’aider comme elle le pouvait… Ses dons étaient très utiles, alors je ne pouvais qu’accepter son aide, et je la savais assez sincère pour m’aider sans rien demander en retour. Elle avait déjà ma protection, mon navire pour abri, elle était payée pour son travail de pirate. Et si elle voulait quelque chose, tout était négociable. Mais d’autres questions m’effleuraient l’esprit. La vengeance n’était plus le sujet, la mère inquiète que j’étais voulait être rassurée, qu’on calme ses angoisses. J’avais toujours eu peur que William soit seul de l’autre côté, qu’il soit malheureux ou encore qu’il souffre de je ne savais quels maux. Malheureusement, Lucy ne savait rien, elle n’avait pas eu le temps de lui parler. Elle expliqua tout de même que s’il était seul, il serait toujours avec moi, et il ne lui avait pas semblé qu’il était malheureux. William avait toujours été un garçon très joyeux, curieux. Il ne pleurait que rarement. Savoir qu’il n’était pas pris par le chagrin me rassurait, même si ce n’était que des suppositions. J’espérais qu’il était avec James. S’il n’était pas très bon époux, il était un bon père et il s’occupait à merveille de son fils. J’espérais qu’ils étaient tous les deux ensembles. Lucy me proposait de poser les questions à William si elle venait à le revoir.
- Si tu le peux, je veux bien. Je veux juste être sûre qu’il est bien là où il est… Qu’il ne manque de rien, et surtout savoir qu’il n’est pas tout seul… Il ne doit pas être tout seul.
On ne devait pas être tout seul à deux ans. Certes, il devait avoir quinze ans aujourd’hui, mais il était parti à deux ans. Et j’avais toujours l’image d’un petit enfant dans mon esprit. Pour moi, il n’avait pas grandi. Je doutais fortement que les fantômes puissent grandir. Ils étaient coincés dans le temps, perdu dans un autre monde où ils ne pouvaient changer. J’aimerais tant pouvoir reprendre mon fils dans mes bras… Mon petit garçon. Mais ce n’était pas aujourd’hui que ça arriverait. Ça serait possible le jour où je passerais moi-même l’arme à gauche. Et avant que ça n’arrive, je devais arriver à bout de ma vengeance…
La question posée par Lucy était complètement hors contexte, et me surprit grandement. Je ne m’y attendais pas. Mais en réfléchissant, je comprenais qu’elle ait envie d’apprendre à nager. Je l’avais retrouvé sur une plage, presque noyée. Enfin, d’après ce que j’avais compris, elle s’était vraiment noyée et était revenue à la vie. Pour que ça ait moins de chance d’arriver, elle devait apprendre à survivre en mer. Les choses étaient parfois étranges, nombreux étaient les marins qui ne savaient pas nager… Je lui fis un petit sourire.
- Oui bien sûr. Je t’apprendrais à nager. Mais il serait préférable d’attendre d’accoster quelques parts et de trouver des eaux calmes pour ça.
Elle m’aidait, en retour je pouvais bien lui apprendre à faire la brasse. On trouverait toujours le temps pour ça, c’était un enseignement utile pour une vie en mer. Je me mis aussi à regarder l'océan… Indomptable et maître de lui-même. Personne ne pouvait le défier, il pouvait donner et prendre. Il était l’image du calme et du danger. Il était un véritable reflet de la vie : imprévisible.
- Cherches-tu quelqu’un aussi ? Pourquoi t’être engagée dans la piraterie ? |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:06 | |
| LUCY
La vérité avait éclaté et j’étais encore en vie. Ce qui en mon sens était une bonne chose, nous en vîmes même à parler ouvertement de William sans qu’Anne ne se braque totalement. Ce pauvre enfant a peine sortie de l’ère du nourrisson avait v sa vit lui être arraché et se retrouvait pour l’éternité dans l’esprit et le « corps » d’un bébé. Je n’avais jamais eu l’occasion de converser avec des personne aussi jeune. J’ignorais même s’il savait parler, à cet âge-là un enfant savait-il parler ? J’en savais foutre rien, j’étais fille unique et je n’avais jamais eu l’occasion de côtoyer des enfants. D’ailleurs ils me fichaient la trouille, ils étaient beaucoup trop fragiles et je crois que j’ai toujours eu peur de les briser en faisant quelques choses qui pourrait les mettre en danger. Quoi qu’il en soit que je comprenne leur fonctionnement ou pas, les fait restait les mêmes ils ne méritaient pas de finir ainsi. La capitaine finissait par écouter la voix de la raison et m’autorisa a l’aider dans sa quête sous couvert de ne rien dire à personne. Hochant la tête en signe d’accord je me retenais pour ne pas lâcher que j’avais pas envie que tout le monde sache ce que je savais faire donc qu’elle pouvait être certaine que j’allais me taire.
« Je tenterais d’en savoir plus alors. Mais je dois te prévenir Anne, je ne contrôle pas les allées et venues des esprits, la réponse peu prendre du temps … »
Je tenais à la prévenir. Je ne souhaitais pas qu’elle se mette à espérer une chose en pensant qu’elle aurait la réponse dès le lendemain ou dans la semaine suivante. J’avais dit cela avec précaution et tact, j’arrivais à comprendre qu’elle puisse désirer cela, mais malheureusement je n’étais pas assez expérimenté en magie et dans le contrôle de cette dernière pour l’exercer dans les meilleures conditions. Généralement je subissais tout ce qu’il m’arrivait, j’étais encore l’instrument de mes pouvoirs, pas le maitre suprême. Mes mains posées sur le bois du bateau je regardais les eaux agitées, mon esprit se perdait dans l’immensité de ses étendues, mais il angoissait toujours à l’idée que je puisse mourir une seconde fois par la noyade. Pour tout dire c’était beaucoup plus douloureux de se retrouver les poumons gorgés d’eaux que de se faire vider de son sang. Dans un élan de confiance, je demandais à Anne s’il serait possible qu’elle m’apprenne à nager, j’avais demandé cela sans la regarder, certainement par honte. Je n’avais pas pour habitude de demander de l’aide, encore moins pour ma survie, mais en l’occurrence faire ça je ne pouvais apprendre toute seule. Finissant par me retournait, je m’adossais au rebord du bateau et aperçu son sourire avant qu’elle n’accepte. Un sourire naissant à mon tour sur mon visage je la remerciais d’un geste de tête :
« Oui naturellement, merci »
Anne reportait son attention sur les eaux de l’océan et je me retournais moi aussi. Même si je trouvais le spectacle magnifique, cela m’angoissait. Certainement à cause de mon incompétence à nager d’ailleurs. La capitaine me posa de nouvelles questions et je sentais un frisson me parcourir lorsque les réponses me parvenaient :
« Non, je n’ai personne dans ma vie, et personne n’attend après moi »
Pur vérité, triste certes, mais c’était la vérité à la mort de ma mère l’unique personne qui me restait était Camilia mais elle m’avait enterré et depuis je ne pouvais revenir vers elle sans compter que j’ignorais bien si elle avait réussi à échapper à Dracula. Son cas était certainement déjà clos.
« La piraterie est ma meilleure option pour le fuir. Il sait que je connais tout désormais et il fera tout pour me retrouver et finir le travail. »
Je restais vague volontairement. Parler de Barbe Bleue n’était pas aisé pour moi, sans compter que je ne savais pas si Anne voulait entendre l’histoire de ma pitoyable vie ou si elle avait demandé ça par pur curiosité. Libre à elle de me demander plus ample information sur le sujet qui entouraient la seconde vie. |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:07 | |
| ANNE
Avoir des réponses à des questions que je me posais depuis treize longues années, l’assurance que William allait bien et qu’il ne manquait de rien. Si je pouvais au moins savoir ça, je serais soulagée et j’aurais les épaules plus légères. J’avais besoin de savoir que mon fils allait bien, même s’il était de l’ « autre côté ». Je me demandais ce qu’il y avait après la mort. De toute évidence, il y avait quelque chose puisqu’il y avait des fantômes. On vivait encore après avoir passé l’arme à gauche ? Ou on était qu’à moitié là, et on disparaissait ensuite pour ne plus faire aucun signe. Sans doute William était-il avec son père. Ils étaient partis le même jour… Et ils s’entendaient plutôt bien. James faisait tout pour faire plaisir à son fils, c’était un bon père. Il ne serait donc pas étonnant qu’ils soient restés ensemble. Par contre, James ne m’avait jamais rendu visite, en tout cas, je n’avais jamais senti sa présence. Que ça soit le jour de son anniversaire, le jour de noël, ou même le jour de notre anniversaire de mariage. Il fallait avouer que nous ne nous aimions pas. Nous nous apprécions, nous nous supportions. Nous vivions ensemble et nous faisions en sorte de faire plaisir à l’autre quand l’opportunité se présentait. Mais il n’y avait eu aucune complicité entre nous, juste un peu d’affection et de tendresse quand c’était nécessaire. C’était une main de fer dans un gain de velours, me caressant dans le sens du poil quand j’étais sage, me mettant au piquet muselée si c’était nécessaire. C’était ce que mon père voulait, quelqu’un qui soit capable de me remettre à ma place si nécessaire et c’était ce que je ne supportais pas. J’étais une louve, on ne me dressait pas, on ne me domestiquait pas. J’avais été malheureuse jusqu’à l’arrivée de William qui avait effacé toutes mes peines. Il était mon bonheur… Malheureusement, il était parti, emportant avec lui tout ce que j’avais de bien. Je m’étais refugiée dans la piraterie, le voyage. Loin de tout, je fuyais mes chagrins en mer, au milieu des océans…
Lucy m’expliqua qu’elle essaierait de trouver les réponses à mes questions, mais elle rajouta que ça pouvait prendre du temps parce qu’elle ne contrôlait pas les allés et venues des esprits. Je lui fis un petit sourire, j’avais déjà attendu plus d’une douzaine d’années, je pouvais attendre encore. J’étais patiente.
- ça prendra le temps que ça prendra… J’ai déjà attendu treize ans, je peux attendre encore… Ecore longtemps. C’est déjà gentil d’essayer de trouver des réponses.
Avant son arrivée, avant notre conversation, je n’espérais même pas pouvoir avoir de ses nouvelles. Ça me semblait impossible. Grâce à elle, je pouvais espérer être assurée du bien être de mon fils. Que ça prenne du temps ou non, ça me convenait… J’avais besoin de réponses, tôt ou tard je les aurais. Savoir qu’il avait été là un instant, que son cadeau lui avait plu avait quelque chose de rassurant. Ça voulait dire qu’il était un peu là, même si je ne le voyais pas, même si je ne l’entendais pas. Il n’était pas complètement parti… Sans doute était-ce un peu égoïste de le vouloir encore avec moi alors qu’il pouvait vivre en paix ailleurs, mais peut-on blâmer une mère qui a perdu son enfant ? Il était parti trop tôt, et il n’était pas naturel que les parents survivent à leurs enfants…
Le sujet dériva d’un seul coup. Lucy souhaitait apprendre à nager. Pourquoi pas. C’était plutôt utile en mer, et je ne comprenais pas comment des marins pouvaient s’engager sur un navire sans apprendre à nager. Certes, en pleine tempête, qu’on sache nager ou pas, ou n’était quasiment condamner à mourir. Mais en mer calme, ça pouvait sauver des vies. Bien sûr, j’acceptais de lui apprendre à faire la brasse, il fallait simplement attendre de trouver des eaux calmes une fois qu’on aurait accosté quelque part.
- Je t’en prie, c’est normal.
Je voulus ensuite savoir pourquoi elle s’était engagée sur mon navire. Je lui avais laissé le choix : rester avec nous ou reprendre son chemin là où elle l’avait laissé. Elle avait choisi de rester avec nous. Alors je me demandais si elle cherchait quelqu’un. Ou peut-être qu’elle fuyait quelqu’un. Après tout, je cherchais le commanditaire de la mort de mon fils. Billy était resté avec moi pour chercher Calypso. Il était possible que Lucy souhaite retrouver une personne aussi… Mais il n’en était rien. Elle n’avait personne. Du moins, c’était ce qu’elle disait.
- Considère que le Revenge est ta nouvelle famille dans ce cas… ici, tu seras protégée…
Dire qu’elle serait aimée, ça serait trop m’avancer. Je n’étais pas sûre qu’on puisse réellement s’aimer sur un navire pirate. On s’appréciait, on se rendait mutuellement service, on vivait ensemble. Parfois, certains complicités pouvaient naitre, surtout que mon équipage était mixte… Mais nous n’étions pas tous comme des frères et des sœurs. Certains étaient juste de passage, ils faisaient un petit bout de voyage avec nous, avant de disparaitre dans un port… Lucy expliqua alors que la piraterie lui permettait de fuir, qu’elle savait tout, et cette personne viendrait finir le travail. La tuer sans doute. C’était pour cette raison qu’on fuyait en général : parce qu’on était en danger. Sinon, c’était parce qu’on n’était pas assez courageux pour affronter sa vie…
- Tu connais mon histoire… Tu connais tout mon passé, tout ce que je fais pour sauver ma vie, assurer mes arrières… J’aimerais aussi connaitre la tienne. Surtout que si tu es poursuivie, ça veut dire que tout le Revenge est pris en chasse… |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:07 | |
| LUCY
Anne acceptait d'attendre le temps qu'il faudra pour que son fils me dise s'il était seul ou pas dans le monde des morts. Désireuse de mettre fin à ce sujet de conversation j'hochais la tête. Elle méritait de savoir cela. Le sujet dériva ensuite sur ce que je désirais en échange. La réponse n'était pas plus évidente qu'elle le pensait. Je n'attendais rien en retour d'elle, je n'étais pas ainsi. Je n'étais pas une manipulatrice en puissance. Malgré tout, une chose m'angoissait depuis que j'étais sur ce bâtiment, je savais que pour une pirate chaque acte généreux était accompagné d'une demande. Aussi c'était peut-être pour moi le moment de lui demander des cours de natation. J'avais peur de mourir une fois de plus par les eaux, me noyer avait été plus douloureux que de mourir vidé de mon sang. Anne accepta et je la remerciais. La discussion aurait pu s'arrêter à, j'aurais préféré qu'elle s'arrête là d'ailleurs, mais il n'en fut rien. La capitaine voulue savoir ce qui m'avait poussé à m'enrôler dans la piraterie, et je lui racontais vaguement que j'étais en fuite. Avouer ma lâcheté était assez déroutant pour tout dire. Je comprenais presque le sentiment qui avait animé ma mère les derniers jours de sa vie, aussi je comprenais également l'expression : telle mère, telle fille. Je fuyais envers et contre tout pour rester en vie. Je n'avais plus personne à aimer, plus personne à retrouver et même si Anne m'apprenait que je pouvais considérer le Revenge et son équipage comme ma nouvelle famille, je savais que je n'y arriverais pas. Une famille. J'avais renoncé à cela depuis bien longtemps. Mais j'appréciais son annonce aussi je sourirais :
" Merci Anne "
J'avais bien remarqué que les pirates se protégeaient entre eux, mais après avoir lu en chacun d'entre eux je savais que si un nouveau contrat plus alléchant que celui qu'ils avaient actuellement se présentait à eux, une grande majorité des pirates changeraient leur fusil d'épaule. En donnant la nature de mon engagement sur le Revenge à Anne, j'avais aiguisé sa curiosité. Je pouvais aisément comprendre la nature de son inquiétude, si Barbe Bleu me poursuivait comme il me l'avait juré avant que je ne m'en aille, le Revenge était pris pour cible. Les arguments qu'elle avançait été irréfutable, je savais tout de sa vie et elle ne savait rien de la mienne, enfin rien de plus que ce que je lui avais déjà dit. M'humectant les lèvres, je m'asseyais sur le sol du Revenge, appuyant ma tête contre le bois je laissais échapper un soupir avant de répondre :
" Tu as raison, … "
Marquant une pause, je serrais les dents avant de passer aux aveux.
" La première fois que je suis morte, ça a été de la main de Dracula. Un vampire. Il m'a vidé de mon sang et je suis morte. Tout le monde le pense en tout cas. Pour ma première résurrection, j'ai écouté ma mère qui m'avait demandé de rejoindre les sorcières de Salem pour qu'elles me protègent et m'apprennent à contrôler mes nouveaux pouvoirs. Je n'ai jamais pu atteindre ce but. Ma quête m'a mené à Barbe Bleue qu'il m'a été forcé d'épouser. Chose que j'ai faite. Il s'avérait qu'il avait déjà était marié six fois. Il y avait une pièce à laquelle je n'avais pas le droit d'aller. Barbe Bleue est partie pour affaire de la maison et bien sûr je suis allée dans cette pièce et c'est là où je les ai vu. Ses six épouses clouées au mur, et je les ai entendus. Elles m'hurlaient de m'enfuir avant qu'ils ne reviennent mais s'était trop tard. Barbe Bleue est rentré plus tôt et naturellement il a essayé de me tuer. Je me suis enfuie et j'ai sauté de la falaise pour être emporté par les flots. La suite tu la connais. "
Relevant la tête vers elle, je laissais échapper un soupir avant d'ajouter.
" Pendant qu'il essayait de me rattraper il m'a jurer que jamais je ne lui échapperais tant que mon corps ne sera pas avec lui pour l'éternité. "
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:07 | |
| ANNE
Nous avions tous notre passé, nos vies antérieures que nous aimerions bien garde secrète. C’était d’autant plus vrai pour Lucy qui avait la capacité de mourir et de revenir à la vie. Je compris qu’elle était passée par des vies bien différentes. Au son de sa voix, de son langage corporel, et de ce qu’elle dégageait, je sus que ses vies n’avaient rien de rose. Sans doute n’avait-elle pas été une jeune princesse choyée par sa famille, ou une demoiselle aimée par un jeune homme comme il le fallait. Peut-être que son cœur avait choisi de mauvais amants, que sa famille avait choisi de mauvais maris, que ses vies n’avaient rien d’un conte de fée. Malheureusement, je me devais d’en apprendre plus. Si elle était morte plusieurs fois, peut-être que ses ennemis ne l’étaient pas. Et si elle était poursuivie, traquée, chassée, je devais le savoir. Elle était à bord de mon navire, tous ceux qui y étaient, pouvaient être en danger si l’un d’entre nous avait un ennemi à ses trousses. Il était donc impératif que je sache si c’était le cas de Lucy. Il était rare que je cherche à en savoir plus sur mes matelots, tant qu’ils me juraient de servir le Revenge, d’obéir aux ordres, je les laissais tranquille. Eh bien souvent, mon instinct de louve me disait en qui je pouvais avoir confiance ou non. Il était bon d’avoir un côté animal enfouit en soi, ça aidait beaucoup, surtout dans l’univers de la piraterie ou la confiance valait de l’or. Quoiqu’il en soit, je pouvais tout de même garantir à la jeune mousse qu’ici, elle était en danger et que l’équipage pouvait être sa nouvelle famille, même s’il y avait de nombreux allés et venus parce que je ne retenais jamais personne à bord. Elle se contente de me remercier pour mes paroles. Sans doute était-ce compliqué pour elle de considérer les pirates comme une famille. Mais j’avais fini par avoir plus confiance en la piraterie qu’envers certains êtres qui se considéraient comme des bonnes personnes…
- Je t’en prie, c’est normal.
A bord d’un navire, il n’y avait que nous. Il fallait bien que l’on puisse vivre ensemble, que l’on se protège les uns les autres. On était une petite famille, certes pas toujours solide, mais nous étions une famille. Je ne m’attendais pas à garder le même équipage pour toujours, je savais qu’il y aurait des changements. Les choses étaient ainsi. Mais certains matelots me suivaient partout, et je savais qu’ils seraient là jusqu’au bout. Comme j’avais été avec Jack jusqu’à la fin, même si mes dernières paroles à son égard avaient été dures et pleines d’orgueil. Je le regrettais d’ailleurs. J’aurais dû lui dire au revoir comme il se le devait. Enfin, le fait était que je savais que certains matelots me seraient fidèles jusqu’au jour où nous nous ferions prendre, ou jusqu’au jour où je lâcherais tout pour reprendre ma vie où je l’avais laissée. Peut-être que ça n’arriverait jamais, mais nous ne savions pas de quoi l’avenir était fait. Par contre, nous savions de quoi était fait note passé, alors je demandais à la jeune de Lucy de m’en parler. Il fallait savoir à qui j’avais à faire, et qui la pourchassait. Je l’écoutais avec beaucoup d’attention.
Elle avait d’abord été tuée par le célèbre vampire Dracula. La légende de ce dernier le précédait, et je connaissais un peu le mythe qui l’entourait. Un personnage peu fréquentable si vous voulez mon avis. On dit aussi que loups et vampires ne font pas bon ménage, allez savoir si c’est vrai. Mais je n’avais aucune envie de tester, surtout qu’il avait cherché à tué la sorcière en la vidant de son sang. En revenant à la vie, elle avait ensuite cherché à rejoindre les sorcières de Salem. C’était un conseil de sa mère. D’après cette dernière, cette communauté aurait pu l’aider à contrôler ses dons, et elle aurait pu la protéger. Mais elle n’avait jamais retrouvée ses semblables car elle était tombée sur Barbe Bleue. Lui aussi, il valait mieux l’éviter. Il avait obligé Lucy à l’épouser et elle avait découvert son petit secret : le pirate s’amusait à clouer ses épouses aux murs. Bien sûr, grâce à son don, la demoiselle avait entendu les voix des défuntes femmes qui lui ordonnaient de fuir. Mais le meurtrier avait été de retour et avait essayé de la tuer, elle avait réussi à s’enfuir en sautant par d’une falaise. Je l’avais ensuite repêchée quelques heures plus tard sans doute. Barbe Bleue avait aussi juré de retrouver Lucy pour avoir son corps avec lui.
- Nous ferons en sorte de l’éviter dans ce cas… Et si nous venions à le rencontrer par hasard sur les Sept Mers, je ferais en sorte de le transforme en pâtée pou loup… ça fait d’ailleurs bien longtemps que je n’ai pas traqué quelqu’un… Barbe Bleue ne remettra jamais la main sur toi, je te le promets. Qu’il pointe le bout de son nez, et il rencontrera le grand méchant loup, tout un équipage de pirates… Je lui conseillerai de rester loin, très loin du Revenge.
Le plaisir de la chasse… Il n’y avait pas la place pour ça sur un navire pirate, sauf si on suivait un galion en particulier. Mais c’était rare. Nous abordions les navires qui nous tombaient sous le nez, et nous faisions avec. Rien de top compliqué : on faisait avec ce que la vie nous donnait. Ça ne fonctionnait pas trop mal jusque là, on s’en sortait bien. Parfois, il m’arrivait de renflouer les caisses avec le compte d’Anne MacGregor, cependant, ça restait un acte assez exceptionnel… Cette réflexion me fit penser à quelque chose.
- Tu m’as dit que tu avais vu tout mon passé… Alors je suppose que tu sais que je n’ai pas tout abandonné de mon ancienne vie. Tu sais que je continue de m’occuper de loin des affaires du commerce de mon ancien mari… Il m’arrive parfois de devoir rencontrer quelques associés quand nous mettons pieds à terre. Dans ces situations, je ne peux pas me présenter devant eux en pirate, au risque de m’attirer quelques ennuis. Serais-tu d’accord pour m’aider à m’habiller ? Ce n’est pas évident de le faire seule. Et pourrais-tu aussi expliquer mon absence aux autres ? Je te dirai ce que tu auras à l’heure dire. Je m’éclipse souvent à la nuit tombée, quand il n’y a que peu de matelots sur le pont |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:08 | |
| LUCY
Je racontais mon histoire à Anne. Mon cœur n'avait pas arrêté de battre de peur à la mention de chacun de mes mots, notamment en ce qui concernait Barbe Bleu. C'était encore bien trop frais dans ma tête. J'osais à peine imaginer combien il aurait été comblé de pouvoir me tuer plusieurs fois d'affilé. Prenant son pied à me faire souffrir milles fois plus que ses autres femmes qu'il avait déjà bien torturées et empêcher d'obtenir le moindre repos. Les paroles du pirate me firent relever les yeux vers elle. J'étais touchée par ses mots. Personne n'avait jamais pris le moindre risque pour moi.
" Merci Anne, vraiment ça me touche ce que tu dis. J'espère quand même qu'il aura cru à ma mort et que je n'aurais jamais plus à le croiser … "
Après tout s'était plausible peut-être qu'il sera reparti chez ses aubergistes qui m'avait offert le gîte et le couvert avant que je ne me sacrifie pour sauver leur fille. J'avais une pensée triste pour cette fille d'ailleurs, mais je ne risquais pas de faire demi-tour pour tenter de la sauver. Ce n'était plus mon problème. Si elle avait été intelligente elle aurait pris un mari sous peu. Était-ce monstrueux de penser ainsi ? Certainement, mais j'avais tenté de la sauver une fois, et j'avais risqué ma vie. Une fois mais pas deux, ma générosité n'était pas sans limite, sans compter que je n'avais plus jamais entendu parler d'eux après mon geste, signe d'un profond mépris pour ma vie. Anne changea de sujet et mis fin à mes interrogations sur la bonté ou non de mon âme. Elle me parlait de ses affaires sur le continent, hochant la tête pour lui faire signe que je savais de quoi elle parlait je demandais :
" M'écouteront-ils ? "
J'avais demandé cela sans réellement réfléchir, j'étais une fille et par définition dans le code de la piraterie je portais malheur sur un bâtiment. Même si Anne avait réussi à s'imposer et certainement grâce à son côté de louve, je n'étais pas certaine de pouvoir me faire respecter comme elle. Malgré tout j'ajoutais :
" Mais naturellement, que j'accepterais de je peux t'aider à te vêtir. Il te reste encore des vêtements de celle que tu étais par le passé ? "
Si ce n'était pas le cas on allait être obligée de faire une escale pour acheter quelques vêtements au port, en fuyant j'avais naturellement pas eu le temps de faire ma valise comme il se devait et depuis j'étais vêtue comme une pirate avec des vêtements d'Anne d'ailleurs.
" Je saurais expliquer ton absence aussi, tu comptes t'arrêter quand ? D'ailleurs comment fais-tu pour suivre tes affaires en étant toujours en déplacement ? " |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:08 | |
| ANNE
Le passé, et même les passés de Lucy étaient difficiles à porter. Si je pouvais soulager son présent, j’étais prête à le faire. J’avais promis de protéger mon équipage, de faire tout ce que je pouvais pour le protéger. La demoiselle ne dérogeait pas à la règle même si elle n’était que fraichement débarquée, que son don pouvait créer des conflits, que sa présence représentait un danger. Je l’avais prise sous mon aile, alors je me devais de la considérer comme mes autres matelots. Elle faisait partie de la famille du Revenge, qu’elle l’accepte ou non. Et si elle avait accepté de rester avec nous, c’était qu’elle pensait un minimum pouvoir s’épanouir auprès de nous, sans nous faire entièrement confiance sans doute. Mais c’était déjà ça.
- Je t’en prie, c’est normal. Un capitaine se doit protéger son équipage. Peut-être… Il faut espérer qu’il y a cru. Mais s’il te retrouve, tu sais quel sort je lui réserve. Personne ne s’en prend aux miens…
Sans doute les restes du comportement de la vie en meute. On se protégeait les uns les autres. C’était quelque chose à laquelle je tenais énormément. Si ma véritable famille m’avait tourné le dos, j’avais trouvé un certain réconfort dans le monde de la piraterie. Et sur mon navire, j’avais le plaisir d’occuper la place de louve dominante. Je représentais l’autorité que je ne supportais pas… Plus personne pour me dicter ma conduite. Par contre, j’avais la responsabilité de veilleur sur tout ce beau monde, ce qui n’était pas une tâche aisée en mer. Jusque là, je tenais mon rôle à merveille. Quand je commencerais à faire des erreurs, les mutineries commenceraient. J’espérais que ça n’arriverait jamais.
Le visage de Lucy s’était refermé. Son esprit semblait loin, sans doute plongé dans de profondes réflexions. Au fil de la conversation, mes réflexions s’étaient aussi tournées vers d’autres questions. Vers une vie que j’avais gardée secrète. Anne MacGregor n’était pas vraiment morte. Je gardais ce nom pour continuer à traiter des affaires du commerce de James, pour passer un peu de temps sur la terre ferme. Cependant, cette vie nécessitait des besoins qu’une pirate n’avait pas. Avoir Lucy à bord qui connaissait tout ça pouvait m’aider. Parfois, elle aurait besoin de parler en mon nom pour l’équipage.
- Ils t’écouteront parce que je leur demanderai de le faire. Celui qui ne sera pas content aura affaire à moi et il ne te contredira plus.
Je savais très bien me faire comprendre. Et ceux qui me contredisaient ne le faisaient pas deux fois. Heureusement, ça n’arrivait pas souvent. Au contraire, quand je m’absentais, ils étaient plutôt contents, il n’y avait plus le poids de l’autorité qui planait au-dessus de leur tête. Ils faisaient leur travail, mais sans craindre de me voir débarquer à l’improviste alors qu’ils buvaient peut-être un verre de trop… Comme on dit « quand le chat n’est pas là, les souris dansent ». Malgré les difficultés de la mission que je lui confiais, Lucy était d’accord pour m’aider. Elle voulut savoir si j’avais encore des vêtements de dame respectable.
- Rien de mon passé, mais j’ai acheté des robes de voyages. C’est plus simple pour s’habiller et sa colle plus avec l’histoire que j’ai inventée. Pas la peine de tout t’expliquer je suppose ? Tu sais déjà.
Anne MacGregor était la pauvre mère et épouse meurtrie qui fuyait les terres. Elle s’était réfugiée dans les voyages en mer afin de trouver de nouveaux vins et de nouveaux whiskys à faire découvrir à ses collaborateurs, mettant de temps en temps pieds à terre dans certains ports pour traiter avec ses alliés. Le commerce fonctionnait très bien, et j’avais délégué certaines fonctions à des employés qui avaient travaillé pour mon mari. Ils se faisaient silencieux, ne posaient pas de questions en échange d’un salaire assez important. Les affaires étant fleurissantes, je ne perdais pas beaucoup d’argent.
- Je mets pieds à terre assez régulièrement, pour trois jours au grand maximum, mais j’essaye toujours de tout régler en vingt-quatre heures. Je le fais toujours dans les mêmes ports, je te montrerais ça sur une carte quand on approchera de ces destinations. Je fais comme James qui voyageait aussi énormément. Dans les ports où il s’arrêtait fréquemment, il a chargé des aubergistes de récupérer ses courriers d’affaire. Mes collaborateurs connaissent l’adresse de ces aubergistes, alors ils me laissent là leurs informations. Je récupère ses lettres, j’y réponds. Ses réponses sont confiées aux aubergistes qui les envoient aux destinataires. J’ai mis fin aux contrats qui me liaient aux associés trop enfoncés dans les terres, et j’ai multiplié les associés qui sont sur le littoral. J’ai gardé les employés de mon mari qui ont eu de nouvelles responsabilités, ainsi ils gèrent les différents domaines de production d’alcool. Bien évidemment, ils ont demandé d’être grassement payés pour ces services… Certains doivent profiter de mon absence pour voler une partie des revenus, l’affaire fonctionnant très bien, je n’y fais guère attention. De toute façon, je ne peux pas tout surveiller de loin.
J’avais tout organisé, tout était très bien monté. Jusqu’à présent, tout fonctionnait très bien. Mais ça ne faisait que peu de temps que j’étais capitaine. Je ne savais pas si je pouvais gérer mes deux vies aussi bien qu'au moment où je n’étais que matelot de Jack Rackham. Je ferais tout pour continuer de tout gérer d’une main de maître. Avoir un pied à terre était rassurant. Ça me permettait d’avoir un plan de secours si un jour je venais à vouloir dire adieu aux océans. Ça me permettait d’avoir une assurance…
- Peut-être que je fais tout ça pour rien, que je ne retournerais jamais sur la terre ferme définitivement… Mais se dire qu’on a une solution de secours pour se protéger, c’est réconfortant. Pour l’instant je me plais dans la piraterie, sauf que ça changerait peut-être ? On ne sait pas ce que nous réserve l’avenir après tout… Tu voudrais un jour, retourner chez toi ? Ou peut-être reprendre ta quête et trouver les sorcières de Salem ? |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:08 | |
| LUCY
Un capitaine se devait de protéger son équipage. Cette phrase était pleine de sens et semblait tenir à cœur d'Anne. Elle était de loin la personne la moins sombre de ce bâtiment et ce malgré ses capacités de lycanthropie. Une louve dans toute sa splendeur, nous étions sa meute sans le savoir vraiment. Comme moi elle espérait que Barbe Bleue ait cru en ma mort, après tout qui survivrait d'un tel saut ? Hochant la tête silencieusement, je réprimais le frisson qui montait le long de l'échine au moment où mon cerveau revoyait ce qu'il avait fait à ses premières femmes. Elle n'avait jamais essayé de le fuir et avait souffert le martyre, j'osais à peine imaginer ce qu'il ferait maintenant que je lui avais résisté. Étrangement je croyais les mots d'Anne, je savais qu'elle n'était pas du genre à faire des promesses en l'air. Elle était une pirate mais une pirate avec un honneur. Je préférais largement changer de sujet, la folie de mon premier mari était déjà assez compliquée à supporter la nuit venue sans que je n'en rajoute en plein jour.
Heureusement, Anne changea de sujet pour me parler d'une autre mission que je pourrais accomplir en plus de celle sur le bien-être de son défunt fils. Elle voulait que je la couvre lorsqu'elle gèrerait les affaires de son ex-mari sur terre et que je l'aide à se vêtir en conséquence afin qu'on ne repère pas son activité de pirate au premier coup d'œil. Bien entendue mon premier réflexe fut de m'inquiéter de l'écoute que ses hommes. Je savais aucune autorité sur eux et en plus j'étais une femme mais Anne semblait en avoir assez pour nous deux et les maintenir calme et à l'écoute ? Hochant la tête, je lui signifiais que j'avais compris avant de lui demander si elle avait de quoi se vêtir autrement qu'en pirate. Si ce n'était pas le cas il nous faudrait nous arrêter à un port pour dénicher des vêtements mettables. Hochant la tête à sa réponse, je lui souriais gentiment :
" C'est parfait alors, tu veux qu'on choisisse maintenant la tenue qu'Anne McGrégor portera ? "
Par la suite et par pure curiosité, je lui demandais comment elle était capable de suivre ses affaires sur terre en étant le plus claire de son temps sur un bateau. J'avais beau avoir lu en elle, je ne connaissais pas tous les détails de sa vie. Je ne connaissais que les moments marquants, ce qui avait entaché son âme ou embellie cette dernière. Elle m'expliqua donc le déroulement de ses affaires et j'haussais la tête régulièrement :
" D'accord, tu es vraiment bien organisé ! "
Face à ses doutes je me sentais grimacer, il était vrai que ses questions étaient légitimes. Je m'étais posées les mêmes, mais finalement j'avais fini par trouver une réponse alors avec un brin d'hésitation je répondais :
" Je ne pense pas que tu fasses tout ça pour rien. Peut-être que tu ne reviendras jamais sur le continent, mais ses affaires te permettent de ne pas oublier qui tu étais et quand le Revenge est en difficulté, c'est grâce à ça que tu nous maintien à flot… "
M'humectant les lèvres, j'haussais les épaules tout en me relevant pour regarder une fois de plus à travers les vagues. Retourner à Salem, ma mère avait cessé de me le demander et en plus je n'étais pas certaine que ses sorcières me soient d'une très grande aide.
" Je ne suis pas certaine d'avoir un réel chez moi… "
Laissant échapper un soupir, je me retenais pour ne pas laisser la lassitude et la tristesse de mes mots m'atteindre. C'était dur de ne pas pouvoir dire comme la majorité des personnes qu'on avait un port d'attache malgré tout.
" Les sorcières de Salem ne m'ont jamais aidé. Elles n'ont jamais aidé ma mère. Je ne suis pas certaine que ces dernières puissent se targuer d'être de ma famille. Ma quête m'a mené à ma perte, je ne souhaite pas recommencer les mêmes erreurs. Tu ferais quoi toi ? "
J'étais littéralement perdue sur ce que je devais ou pas faire, ce n'était pas chose facile pour moi, j'avais toujours en tête que Lucy Westenra était morte depuis plus de deux mois et ce deux fois d'affilées.
" Et si elles tentaient de me tuer autant de fois que possible pour décupler ma magie ? Je ne sais pas, je crois que j'ai perdu la foi en la matière humaine… "
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:08 | |
| ANNE Il était tant de clore les sujets douloureux sur nos passés respectifs. Autant parler du présent et de ce que nous pouvions faire l’une pour l’autre. Etant son capitaine, je lui promis de faire tout ce que je pouvais pour la protéger, que ça soit contre Barbe Bleue, ou n’importe quel autre danger. Avec tout un équipage pirate, je pouvais bien faire en sorte d’aider la jeune Lucy à avoir une vie plus tranquille, loin de son passé. Elle avait le droit à une nouvelle vie, de tout reprendre à zéro. Avoir choisi de reprendre la mer était une solution pour reprendre de bonnes bases, et peut-être qu’en voyageant, elle allait découvrir un endroit qui lui plairait, elle choisirait d’y rester. Quand mes matelots me quittaient, je leur souhaitais toujours de trouver le bonheur, ou au moins la paix, qu’ils puisse faire ce qu’ils voulaient, que ça soit sur un autre navire, ou en s’établissant sur la terre ferme pour n’importe quelle raison. Je n’étais pas le genre de tyran qui faisait signer un contrat pour un certain nombre d’année de service. Non, chacun était libre de partir quand il lui semblait bon de partir vers d’autres horizons. Je n’aimerais pas qu’on m’oblige à continuer sur une voie qui ne me plaisait pas, ou avec une capitaine dont la tête ne me revenait pas. Par conséquent, sans obliger la demoiselle, je lui demandais si elle pouvait me rendre un service supplémentaire : celui de m’aider à m’habiller et de me couvrir lorsque je m’absentais longuement du Revenge afin de suivre les affaires commerciales de mon défunt mari.
Continuer ce commerce me permettait d’avoir une rentrée d’argent supplémentaire, d’économiser et d’avoir un pied à terre sûr si un jour je venais à vouloir arrêter la piraterie pour reprendre une vie plus simple, mon dangereuse. Peut-être qu’un jour, l’envie de refonder une famille me prendrait, qui sait ? La vie de pirate n’était pas du tout faite pour les enfants. Mais ce n’était pas à l’ordre du jour. L’idée d’avoir d’autres louveteaux m’effrayait plus qu’autre chose, avoir peur de les perdre comme j’avais perdu William me hantait jour et nuit, m’empêchant de songer sérieusement à m’établir de nouveau comme une femme honnête, une épouse, une mère de famille. Pour l’instant, je me plaisais dans ma vie de bandit des mers. Seule. Enfin, presque seule. Il y avait mon équipage mais ce n’était pas une réelle attache sentimentale, et il y avait aussi celui que je considérais aujourd’hui comme mon frère.
Gentiment, Lucy me demanda si je voulais choisir la tenue d’Anne MacGregor. Hochant la tête, je l’invitais à me suivre jusqu’à ma cabine. En marchant, elle voulut savoir comment je faisais pour continuer de gérer mes affaires. Tout était une question d’organisation, et j’avais suivi le modèle de mon mari. Si nous ne nous entendions pas toujours, je devais avouer qu’il savait ce qu’il faisait et qu’il gérait tout d’une main de maître. J’avais ensuite arrangé deux trois petites choses à ma manière pour que ça soit plus pratique et pour que je n’aie pas à m’enfoncer trop profondément dans les terres, et tout allait bien pour le moment.
- J’essaye de l’être. Dis-je avec un petit sourire.
Les réponses de Lucy me rassuraient un peu. Tout ce que je faisais, je ne le faisais pas pour rien. C’était utile, même si je venais à choisir de rester en mer pour toujours. Le fait de continuer tout ça, c’était aussi un moyen de ne pas oublier celle que j’étais. Sauf que je ferais peut-être mieux de tout oublier, pour ne pas avoir de regrets peut-être ? Mais elle avait raison, ça me permettait de subvenir aux besoins du Revenge dans les moments difficiles.
- Tu as raison.
Continuant de parler, j’ouvris la porte de la cabine pour faire entrer la petite mousse alors qu’elle regardait une dernières fois les vagues. Une fois à l’intérieur, j’ouvris la malle qui était posée au pied de mon lit pour en sortir quelques robes. Il s’agissait de robes de voyages très simples, dans les tons pastel, du bleu essentiellement, ma couleur préférée. Il y avait aussi de jupes et des chemises. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais de quoi me faire passer pour une simple bourgeoise en voyage qui s’habillait de façon pratique. Quoi que pratique n’était pas le mot que j’utiliserais pour qualifier des robes, les pantalons pour voguer, il n’y avait rien de mieux. Mais ce n’était pas une façon acceptable de s’habiller pour une dame honnête. En sortant d’autres affaires éparpillées dans ma cabine, je demandais à la pirate si elle avait pour projet de rentrer chez elle.
- On a tous un chez soi, mais tu ne l’as peut-être pas trouver encore… Tu finiras par trouver un lieu où tu te sentirais chez toi.
Elle n’avait pas confiance en ses semblables. Sa quête pour trouver les autres sorcières ne lui avait apporté que des ennuis, elles n’avaient jamais aidé sa mère ou elle. Lucy doutait même qu’elles soient sa famille. Elle voulut savoir ce que je ferais. Je restais un instant silencieuse, réfléchissant à ce que je ferais. Ouvrant le coffret où il y avait toutes les affaires qui me restait de William, j’en sortis mon médaillon qui contenait son portrait. Je le mettais à chaque fois que je reprenais la vie d’Anne MacGregor et je me tournais vers Lucy avec un petit sourire.
- Je profiterai du fait d’être sur un bateau pirate pour économiser un peu d’argent, je chercherais des livres sur la sorcellerie pour apprendre à contrôler mes pouvoirs, pour apprendre qui je suis vraiment. Certains riches navires ont de très belles bibliothèques à bord, en s’arrêtant dans certains ports, il y a de belles librairies qui pourraient t’aider. Tout ça m’aiderait à refaire ma vie pour un nouveau départ… Et je trouverais peut-être la famille qui me convient lors de mes voyages. Grâce aux économies faites, je pourrais un jour refaire ma vie sur terre si je le désire.
Oui, je ferais sans doute tout ça, dans l’espoir de retrouver la paix, une vie épanouissante, une vie qui me convient. Je n’étais pas sûre que Lucy souhaitait rester toute une vie en mer. Dans le fond, elle devait vouloir autre chose, j’en étais presque sûre. Elle se posait une question qui était légitime : les sorcières pouvaient essayer d’exploiter sa magie et la faire souffrir pour y arriver.
- Alors ne retourne pas les voir, oublie les si tu les crains. Tu trouveras d’autres personnes qui t’accepteront telle que tu es, sans chercher à te faire du mal. Les hommes ne sont pas tous bons, mais ils ne sont pas tous mauvais non plus… En voyant mon passé, tu as bien du voir qu’il y avait des personnes qui sont bonnes et généreuses, non ?
Il y avait deux personnes auxquelles je pensais à cet instant.
- Jack Rackham m’a aidée dans le pire moment de ma vie, sans rien me demander en retour, il m’a acceptée pour ce que je suis, sans me craindre alors que j’avais fait un massacre. Killian Jones a fait de même. Ils m’ont appréciée, aidée par bonté de cœur. Et ce sont des pirates. Je ne doute pas qu’un jour, tu puisses trouver quelqu’un qui t’appréciera pour ce que tu es sans rien exiger en retour. Si on ne peut pas choisir sa famille, on peut au moins choisir ses alliés, ses amis…
Et pour ceux qui croyaient au grand Amour, ils pouvaient aussi choisir la personne avec qui ils allaient passer toutes leur vie.
- Et puis, si tes sorcières essayent de te faire quelque chose, je leur réserve le même sort qu’à Barbe Bleue Rajoutai-je en lui faisant un petit clin d’œil.
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:09 | |
| LUCY
Suivant Anne jusqu'à sa cabine pour déterminer comment elle allait redevenir Anne McGrégor, je gardais le silence, repensant aux brèches du passé qu'elle avait ouverte. Plus j'y réfléchissais et plus je me demandais pourquoi j'avais cette maudite capacité de revivre inlassablement. Et si la légende disait faux ? Et si j'étais capable de mourir plus de sept fois ? Et si à l'issus de ma dernière vie je devenais incontrôlable ? Et si je finissais par me perdre, je ne savais pas grand-chose sur ma vie, pour ne pas dire rien. Ma mère m'avait laissé dans l'ignorance la plus parfaite soi-disant pour me protéger mais de quoi ? Des paysans qui avaient voulu avoir la peau des sorcières, ou y avait-il un danger plus important dont elle n'avait jamais voulu me parler ? Mes questions me poursuivirent jusqu'à la cabine du capitaine, où elle me demanda à quoi bon continuer son marché sachant qu'elle n'était pas sur de quitter la piraterie un jour. Sincèrement, j'avais des doute qu'un jour elle puisse quitter ce monde-là, mais je m'attelais tout de même à la rassurer. Ce qu'elle faisait été bien, ça partait d'un bon sentiment et qui plus est-elle assurée la sécurité financière de son bâtiment. Elle était une bonne capitaine. Je m'appuyais donc sur ses faits pour lui répondre, et elle admit ce qu'elle savait déjà : j'avais raison. Je n'avais fait que répéter ce qu'elle savait déjà, mais je n'insistais pas si j'avais pu la rassurer alors tant mieux.
La question sur les sorcières de Salem repris le dessus et je me retrouvais prise au dépourvu aussi je lui transmettais mon point de vu aussi bancale soit-il. Depuis quelques temps j'avais développé une légère rancœur envers ses sorciers et sorcières qui sont censés être de ma famille. Anne me disait qu'on avait tous un chez soi et je me retenais pour ne pas lui demander où était le sien. Je ne voulais pas être blessante, alors je me contentais d'hausser les épaules, après tout elle avait peut-être raison. Tout comme moi, Anne estimait que retourner à Salem, dans cette quête qui m'avait mené à une mort certaine ne servait à rien. Comme j'aurais pu le craindre, elle avait compris que mes croyances en l'être humain et notamment en les hommes étaient vraiment plus ou moins proche de zéro. Mais elle avait raison elle avait croisé des hommes qui l'avaient aidé et épaulé. Hochant la tête je laissais échapper un soupir :
" Oui, j'ai pu le voir brièvement, peut-être qu'un jour je rencontrerais les bonnes personnes. Visiblement, je commence à m'améliorer depuis que tu m'as retrouvé "
Ajoutais-je en faisant référence à elle et son équipage, certes ce n'était pas des enfants de cœurs mais eu au moins eu n'avaient pas tenté de me tuer. Regardant ses robes de ville, je finissais par en sortir un rouge avec des légères teintes dorées.
" Elle pourrait correspondre elle non ? " |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:10 | |
| ANNE
Un jour, je saurais ranger mon bureau et mes étagères. Si mon navire était toujours parfaitement ordonné, que rien ne trainait, ma cabine était dans un tout autre état. Ce n’était pas le grand bordel non plus, mais les documents s’accumulaient sur la table de travail, mes trouvailles s’accumulaient sur mes étagères. Il était rare que je jette quoi que ce soit, j’aimais tout garder. Tous ces objets étaient des souvenirs, des rappels de voyages, d’abordage. C’était un peu mon histoire qui juchait tous les meubles de ma cabine. Quant à mon bureau, ma vie de capitaine y était éparpillée, mais on pouvait aussi y retrouver des morceaux de la vie d’Anne MacGregor, ou en tout cas de son commerce. Tout ça était tenu secret, personne ne rentrait dans ma cabine sans mon autorisation, alors je me laissais aller dans l’exposition de ma vie privée. Et puis, ça pouvait très bien passé pour des documents que j’aurais volés sur un navire que nous avions attaqué. Rien n’était laissé au hasard au final, tout pouvait se justifier et s’expliquer. Malgré l’amas de papiers, d’objets en tout genre, je retrouvais toujours ce que je cherchais, c’était ce qu’on appelait un « bordel organisé ». Je savais parfaitement dans quelle coffre était rangé les robes de mon autre vie.
Tout en discutant, je les sortais une à une, tout en choisissant également quelques chemises et quelques jupes. Je n’en avais pas énormément, juste de quoi traiter de mes affaires avec mes associés, avoir l’air convenable. De toute façon, une femme qui voyage n’a pas beaucoup d’apparat, elle se contentait du minimum pour être à l’aise lors des traversées des océans. Cette vie me semblait bien lointaine, pourtant, je savais qu’à tout moment, je pourrais la retrouver pleinement. J’avais gardé la villa que j’avais habitée avec James et William, il était là moins chez moi. C’était là que j’irais si un jour je venais à tout plaquer pour retrouver une vie tranquille. C’était dans cette demeure qu’avait vécu mon fils, et ça serait sans doute là que je retournerais pour retrouver les souvenirs d’une vie calme. Retrouver les souvenirs de deux ans de bonheur. Mais avant de songer à retrouver cette vie de quiétude, je devais d’abord me venger. Retrouver celui qui avait commandité la mort de la personne que j’aimais le plus. Aujourd’hui, je savais que j’avais de l’aide pour ce projet. Jack m’avait aidée avant de mourir, et maintenant j’avais le soutien de Killian, mais aussi celui de Lucy. Preuve que l’humanité n’était pas que mauvaise. Lucy devait croire au fait que nous n’étions pas tous mauvais. Avec notre rencontre, elle semblait pouvoir y croire.
- Ravie de pouvoir t’aider à retrouver un peu confiance. Et je suis sûre que tu finiras par rencontrer les bonnes personnes, que tu trouveras la famille qui te correspond.
Mon cœur avait choisi mes frères. Alors je ne doutais pas qu’un jour, pendant nos voyages, que Lucy puisse trouver sa place parmi des personnes qui l’aimeraient comme elle était, qui la comprendraient et qui lui apporteraient tout le soutien dont elle avait tant besoin. Avant qu’elle ne les trouve, j’étais prête à l’aider, à la soutenir au mieux. Je voulais bien être sa famille si elle le désirait. Peut-être étais-je pirate, mais je n’étais pas non plus sans cœur, peut-être en avais-je même trop. J’avais bien peur que ma gentillesse, et ma générosité fassent un jour ma perte. Trop passionnée, trop impliquée dans tout ce que je faisais. Mais j’étais ainsi et je ne changerais pas après une trentaine d’année d’existence…
La demoiselle finit par jeter son dévolu sur une rouge et légèrement dorée. J’appréciais son choix. Hochant la tête, je la mis de côté alors que je rangeais les autres dans la malle. Autant faire en sorte que la cabine ait l’air un peu plus rangée.
- ça fait longtemps que je ne l’ai pas mise. Je prends du bleu habituellement. Si un jour tu as besoin, tu pourras en prendre une.
Pourquoi pas après tout ? Peut-être qu’un soir alors qu’on serait à quai, elle aurait envie de sortir, et d’avoir l’air d’une femme honnête pour se divertir, faire quelques achats en journée aussi. Elle était jeune, elle devait bien avoir quelques envies comme tout le monde. Et il fallait qu’elle apprenne que le monde n’était pas tout noir, la vie avait de belles choses à offrir.
- Quand on pourra, on ira aussi t’acheter tes propres vêtements, et je te montrerai comment tu peux passer le temps quand tu as quartier libre lorsque nous accostons. dis-je avec un petit sourire.
Posant le médaillon avec le portrait de William sur la robe, j’attendais la réaction de Lucy face à ma proposition. |
| | | Elle voulait une vie normale résultat c'est pikachu reine de la météo maat'
| Sujet: Re: Lucy & Anne Lun 18 Fév - 21:10 | |
| LUCY
Anne semblait mettre un point d'honneur à me redonner confiance en l'espèce humaine. Cette tâche ne serait pas de tout repos. J'avais perdu la foi depuis un bon bout de temps. C'était sans doute le prix à payer de mon second don. Je pouvais voir le bon et le mauvais dans chaque être humain ou objet que je touchais. Naturellement mon attention s'arrêtait toujours sur les pires aspects de leur vie, ce qui pouvait se comprendre, ses actes avaient touché leur âme. Pourtant elle avait raison sur un point. Elle avait rencontré de belles personnes, des personnes qui avaient sans doute fait de mauvaises choses, mais des personnes qui avaient été bonne avec elle sans rien lui demander en retour. Je repensais notamment à cette femme à la chevelure de feu. Celle qui l'avait sauvé d'une mort certaine sans la moindre raison, sans rien attendre en retour pas même la moindre nouvelle. Cette femme, son regard m'avait marqué. Secouant la tête pour tenter de me sortir cette noble de la tête je me concentrais sur ma tâche. Trouver une robe à Anne, voilà quelque chose dans mes cordes, elle en avait un grand nombre de bleu, mais mon attention se porta sur une rouge parsemée de dorure sur la dentelle. Anne devait être resplendissante dedans. Sans grande surprise cette dernière m'apprenait qu'en temps normal elle privilégiait les teintes bleues. Même sans avoir lu en elle je l'aurais deviné. La majorité de la garde de robe d'Anne McGregor était dans ses teintes. Lorsqu'elle accepta que je pioche dans sa réserve de vêtement, je sentais un sourire étirer mes lèvres tandis que mes doigts jouaient avec les pointes de ma chevelure de feu :
" C'est gentil "
Je n'allais pas en avoir besoin, mais j'appréciais le geste. Comment voulait-elle que je sorte de ce bâtiment sans le moindre objectif. Les ports n'étaient pas les lieux les plus conseiller en termes de fréquentation qui plus est, je ne savais pas à quoi je pourrais bien occuper mon temps. A croire qu'Anne avait lu dans mes pensées, cette dernière se proposa de m'accompagner acheter mes propres vêtements, et s'accorda l'immense tâche de me faire sortir de ce bateau pour me montrer ce qu'il y avait d'intéressant à faire pendant une escale. M'humectant les lèvres, je tentais de réprimer cette petite étincelle d'excitation qui faisait battre mon cœur un poil plus vite et qui devait se lire dans mon regard.
" C'est une bonne idée ! Comme ça j'arrêterais de voler tes vêtements et je pourrais fouler la terre ferme avec un objectif. "
Mon regard tombant sur les vêtements qu'Anne avait porté le jour de sa première et dernière arrestation et mon esprit reparti vers cette autre Anne qui lui avait sauvé la vie :
" Tu n'as jamais peur de te faire à nouveau arrêter pour piraterie ? " |
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| Sujet: Re: Lucy & Anne | |
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